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Analyse-Livres & Auteurs-Culture

Emma Bovary et Anna Karénine : portrait physique des héroïnes

Madame Bovary, roman de Flaubert et Anna Karénine, roman de Tolstoï, décrivent deux héroïnes dont l'apparence physique laisse apparaître un détail commun : l'expression particulière émanant de leur regard.

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Repères : thème de la femme : l'étude

 

L'étude qui vous est proposée concerne l'analyse croisée de deux livres :

 - Madame Bovary, roman majeur de Flaubert, publié en 1857,

Anna Karénine, roman de Tolstoï, publié en 1877, œuvre majeure de l'auteur russe qu'il a récusée au soir de sa vie.

Nous étudierons les quatre angles suivants :

   - le portrait physique des héroïnes,

  -  l'infortune d'un mariage arrangé,

   - l'adultère consommé dans un siècle ultra moraliste, -

  -  le suicide d'une femme perdue.

Découvrons ensemble le portrait physique des deux héroïnes de ces romans, lesquelles se ressemblent très sensiblement.

Apparence

Dès le début du livre, Emma Bovary est décrite comme une jeune fille à la chevelure assortie à ses yeux bruns, possédant des pommettes roses et à l'allure fine tandis qu'Anna Karénine se révèle être, au chapitre XVIII de la première partie, une jeune femme mariée également brune mais aux yeux gris, d'une très grande beauté et à l'élégance naturelle.

Mais au-delà de leur simple apparence, un détail commun frappe à la vue des deux personnages : l'expression particulière émanant de leur regard.

Regard

S'il est écrit qu'Emma Bovary possède un regard d'une « hardiesse candide » (chapitre 2), c'est que le choix des termes n'est évidemment pas laissé au hasard : le contraste voulu résume assez bien le drame de la vie du personnage de Flaubert.

Présentée comme une « demoiselle de la ville »  pour avoir reçu une « éducation » au couvent des Ursulines (cf première partie, chapitre 6*), Emma Bovary reste très crédule et tournée vers la rêverie. Son éducation en réalité fort sommaire s'avère être la clé de son malheur puisqu'elle n'a appris en réalité qu'à éprouver -des années durant- des épanchements tout à fait incontrôlés. C'est ainsi que lorsqu'elle reprend sa place à la ferme, elle ne peut qu'éprouver viscéralement un profond dégoût pour sa vie de paysanne et aspirer à s'en échapper.

De son côté, si Tolstoï insiste sur la remarquable expression de douceur qui émane du visage d'Anna Karénine, c'est pour mieux faire ressortir l'éclat de ...ses yeux :

« l'éclair des yeux avait beau se voiler, le demi-sourire des lèvres n'en trahissait pas moins le feu intérieur. » (page 89*).

On comprend alors que sous l'apparence d'une femme du monde, brûle un feu qui ne demande qu'à jaillir. C'est sous le regard du jeune aristocrate Vronski, fin connaisseur des femmes, que l'héroïne nous est ainsi décrite. C'est cette expression particulière du regard, qu'il a su seul déceler, qui le conduira à poursuivre la jeune femme de ses assiduités. Leur passion sera dévastatrice...

Les deux héroïnes partagent donc des similitudes physiques. Mais elles ont également en commun d'avoir l'infortune d'être mal mariées.

Repères à suivre : l'étude :  l'infortune d'un mariage arrangé

(* références des livres dans la bibliographie en fin de mois.)

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Commenter cet article
F
<br /> <br /> Si mes derniers souvenirs de lecture sont bons, Emma est éprise plutôt du sentiment amoureux romantique, tandis que Anna, avec une honnêteté foncière, assume une passion dévastatrice<br /> pour la personne de Vronski, jusqu'au bout...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> En effet, Emma est amoureuse de l'idée même de l'amour, à la différence de Anna Karénine qui vit sa passion avec un sentiment de culpabilité, dévastateur...<br /> <br /> <br /> <br />