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Analyse-Livres & Auteurs-Culture

À quoi sert la ponctuation ?

Focus sur le rôle de la ponctuation (virgule, point-virgule, point, deux-points, point d’exclamation, point d’interrogation, points de suspension, tirets) dans un commentaire de texte. Cette maîtrise des règles simples peut vous permettre de mieux comprendre les intentions de l'auteur et ainsi de gagner habilement des points au bac de français.

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Repères  : thème des examens : le commentaire de français

Pertinence

La Gazette a publié dans ces colonnes un précis de grammaire à l'usage du candidat au bac qui se décompose comme suit : 

Il reste à le compléter aujourd'hui avec une leçon apprise à l’école élémentaire : la ponctuation.

Trop souvent, ce sujet est négligé dans l’analyse par les élèves qui considèrent que ces signes ne sont pas pertinents.

En réalité, la ponctuation enserre la pensée de l’auteur, structure le texte en conséquence avec des effets de style voulus et recherchés.

Dans la méthode d’analyse, il s’agit d’un des marqueurs importants de la méthode des GROSSES CLEFS © utilisée par la Gazette : il s’agit de prendre le texte sous six angles à l'aide du moyen mnémotechnique suivant : 

                6           GROSSES                                      CLEFS

Gr : grammaire                            C : Conjugaison

OS : oppositions                            le : champ lexical 

     SE : les 5 sens                            FS : figures de style

 

L'analyse de la grammaire commence par l'examen de la forme du texte que vous avez sous les yeux avec ...sa ponctuation.

Ponctuation

Un texte qui est ponctué de manière « banale » sans que rien ne vienne heurter votre regard n’exige pas de remarque particulière, mais il arrive fréquemment que la ponctuation ait sa part dans l’effet stylistique recherché.

On note, par exemple, un signe de ponctuation utilisé de manière exagérée ou, à l’inverse, un document sans ponctuation : dans les deux cas, ce n’est pas normal : vous devez analyser les intentions de l’auteur.

Voici un rappel qui peut vous (re)mettre sur la piste.

Récapitulatif

Voyons, si vous le voulez bien, les éléments les plus courants de la ponctuation et ce qu'ils veulent signifier :

  • Le point,
  • la virgule,
  • le point-virgule,
  • les deux points,
  • le point d’exclamation,
  • le point d’interrogation,
  • les points de suspension,
  • les tirets. 

Point

Vous avez dû apprendre qu’une phrase commence par une majuscule et finit par un point. C’est le signe de base d'un texte, d’une pensée définitive.

Le point livre une phrase déclarative qui peut être exprimée à la voix affirmative ou négative.

Dans les différents genres littéraires, ce signe a une importance.

Ainsi dans une argumentation, cela peut donner un aspect maitrisé, solennel, didactique.

Dans tout autre type de textes, vous devez vous interroger lorsque votre document, pourtant d’une bonne longueur, ne comporte de point qu’à la fin d’un paragraphe ou à la terminaison même du texte : l’auteur rompt avec l’usage pour une raison que vous devez rechercher : par exemple : 

- succession d’idées qui s’enchainent avec une volonté de dresser un inventaire précis,

- description méticuleuse, etc. Cf. Le petit Bidon, Tarkos

À l’inverse, vous devez vous étonner si votre texte comporte essentiellement des phrases courtes avec des points en très grands nombres : l’auteur a probablement voulu montrer le déroulement d’une action longue, le cheminement fouillé d’une pensée, etc.

Virgule

La virgule nécessite un léger temps de pause. Elle sert à énumérer des mots, à les séparer, à mettre en relief un terme, à apporter des précisions dans une même et seule phrase.

Ex : elle a acheté des pommes, des poires, des fraises, des bananes.

Elle vise également à distinguer une proposition (une phrase avec un verbe conjugué) d’une autre :

Ex : Il a voulu acheter du pain, il a d’abord compté sa monnaie.

Dans ce cas, l’auteur instaure un lien entre les deux propositions : ici, une notion de temps. Elles sont juxtaposées en raison même de la présence de la virgule. (cf. rappel des propositions) 

Une succession de virgules doit attirer votre attention : cela étire anormalement la phrase pour souligner soit l’abondance de détails dans une description, soit une combinaison d’actions multiples dans un bref instant, etc.

Dans un monologue, c’est aussi le signe d’une réflexion qui s’effectue au fur et à mesure qu’elle s’énonce donnant au discours un caractère pris sur le vif, spontané.

Point-virgule

Ce signe marque une séparation avec une pause plus longue que la virgule : on souligne un rapport logique entre les deux propositions de la même phrase.

Ex : Les nuages menaçaient à l’horizon ; une averse se mit à fondre sur la terre.

Un texte comprenant un nombre important de points-virgules lui donne un caractère haché sur lequel vous devez vous étonner : l’auteur omet volontairement les connecteurs logiques et laisse ainsi deviner les liens entre les actions.

Deux points

Ce signe permet d’annoncer une information : (comme ici justement !)

- soit d’apporter des explications : clarification d’une pensée d’un personnage ou de l’auteur,

- soit de donner une énumération : regardez la présentation des noms effectuée selon un ordre croissant ou pas (gradation),

- soit de citer quelqu’un ou de rapporter des propos : on note l’exigence d’authenticité requise dans ce cas.

Le point d’interrogation

On le met dans une interrogation directe :

ex : comment l'auteur conçoit-il l'éducation des femmes ?

On l’omet dans une interrogation indirecte :

ex : on se demandera comment l'auteur conçoit l'éducation des femmes.

Une succession de points d’interrogation doit vous alerter : c’est soit un questionnement profond qui exige une réponse fouillée, soit, au contraire, un questionnement purement rhétorique n’appelant pas de réponse.

On peut aussi y voir un effet comique d’un personnage perdu qui s’interroge lui-même.

Le point d’exclamation

On l'utilise pour marquer des émotions ou des sentiments de forte intensité positifs ou négatifs :

- admiration réelle ou supposée,

- autoritarisme,

- énervement,

- colère etc.

Une succession de points d’exclamation doit là encore vous interpeller et vous permet de trouver la tonalité du texte.

Points de suspension

Ce signe marque une interruption de paroles voulue, parce que le personnage hésite ou réfléchit.

On les trouve également lorsque la phrase est interrompue par un tiers qui coupe la parole : on y recherchera les moyens employés, l'autorité, la violence etc.

C'est enfin un moyen de sous-entendre une idée que l'on ne veut pas exprimer clairement : là encore, c'est à vous dans le contexte de déceler les intentions de l'auteur.

Tirets

Ils sont usuels au théâtre servant à répartir les prises de paroles.

Ils le sont moins dans tout autre texte : ils signent le passage au discours direct dans un texte qui ne l'est pas.

Pourquoi un tel changement ? Il faut absolument l'expliciter dans votre copie.

Le discours direct apporte utilement aux lecteurs des indications sur la manière dont parle le locuteur : on décèle ainsi ses tics de langage (ex : onomatopée), on est renseigné sur le type de langage (soutenu/familier), sur la sensibilité ou non du personnage, sur sa personnalité etc. 

De manière générale, cela permet de donner aux lecteurs des indices sur le milieu social, l'éducation du ou des locuteurs et de voir une opposition entre deux manières de s'exprimer dans un dialogue (ex : maitre/serviteur) etc.

Cette rupture au style direct donne donc une prise directe au lecteur sur l'action, outre de la fraicheur au texte avant que l'auteur ne renoue avec le style indirect. 

 

 

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