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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

Emma Bovary : l'infortune d'un mariage arrangé (Flaubert)

Emma Bovary partage avec Anna Karénine l'infortune d'avoir consenti à un mariage de raison ; toutes deux connaissent les affres d'un mariage malheureux. Cette question renvoie intimement à la condition de la femme au XIXe siècle. Pour la première, la désillusion est grande et elle ne connaîtra pas davantage le bonheur dans la maternité.

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Repères : thème de la femme : l'étude

L'étude qui vous est proposée concerne l'analyse croisée de deux livres :

 - Madame Bovary, roman majeur de Flaubert, publié en 1857,

Anna Karénine, roman de Tolstoï, publié en 1877, œuvre majeure de l'auteur russe qu'il a récusée au soir de sa vie.

Nous étudierons les quatre angles suivants :

   - le portrait physique des héroïnes,

  -  l'infortune d'un mariage arrangé,

   - l'adultère consommé dans un siècle ultra moraliste, -

  -  le suicide d'une femme perdue.

Découvrons ensemble leur situation matrimoniale.

Des mariages de raison

Emma Bovary partage avec Anna Karénine l'infortune d'avoir consenti à un mariage de raison ; toutes deux connaissent les affres d'un mariage malheureux. Cette question renvoie intimement à la condition de la femme au XIXe siècle.

Débutons par l'héroïne de Flaubert.

L'insignifiance de Charles Bovary

Même si le père d'Emma est flatté de l'éducation de sa fille, il s'aperçoit qu'elle est trop délicate pour les mœurs de la campagne. Comment la marier dans ces conditions ?

« Le père Rouault n’eût pas été fâché qu’on le débarrassât de sa fille, qui ne lui servait guère dans sa maison. Il l’excusait intérieurement, trouvant qu’elle avait trop d’esprit pour la culture, métier maudit du ciel, puisqu’on n’y voyait jamais de millionnaire. » (page 37)

Le jeune veuf, Charles Bovary, quoique freluquet, se présente comme le meilleur prétendant possible pour la jeune fille. Cette dernière croit d'ailleurs reconnaître dans le calme qu'elle ressent lorsqu'elle le voit, l'amour qu'elle recherche tant pour l'avoir lu dans ses livres à l'eau de rose. Elle accepte de se marier.

Désillusion

Mais la désillusion soudaine est cuisante :

« – Pourquoi, mon Dieu ! me suis-je mariée ? Elle se demandait s’il n’y aurait pas eu moyen, par d’autres combinaisons du hasard, de rencontrer un autre homme ; et elle cherchait à imaginer quels eussent été ces événements non survenus, cette vie différente, ce mari qu’elle ne connaissait pas. Tous, en effet, ne ressemblaient pas à celui-là. Il aurait pu être beau, spirituel, distingué,  attirant, tels qu’ils étaient sans doute, ceux qu’avaient épousés ses anciennes camarades du couvent.» (page 70)

Le portrait de l'homme brossé, laid, maladroit et faible, dès le premier chapitre du livre montre combien Charles Bovary ne peut combler -en sa qualité qu'époux- les attentes affichées ou les plus secrètes de sa femme.

Emma s'ennuie avec son mari qui, comble de l'exaspération, pousse son amour à la vénération. Emma ne connaîtra pas davantage le bonheur dans la maternité.

Au lieu d'un fils sur lequel elle fondait ses espoirs de réussite, une fille lui est née. Il ne lui reste que les livres pour reporter son trop plein d'émotions contenues en elle. Tant pis si le fond du livre est incompris...

La situation de Anna Karénine n'est pas très éloignée de celle de sa sœur d'infortune.

Repères à suivre : l'étude : la situation matrimoniale d'Anna Karénine 

 

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