Analyse-Livres & Culture pour tous
3 Juin 2019
Le plan d'un commentaire littéraire en français nécessite une méthode pour présenter de manière ordonnée ses idées. Rigueur et organisation des parties et sous-parties ne seront plus un problème pour vous. Utilisez la méthode CIIGARE.
Dans l'article précédent, nous avons vu la Méthode Des 6 GROSSES CLEFS©.
Rappelons le code couleur de ce moyen mnémotechnique :
6 GROSSES CLEFS
Gr : grammaire C : Conjugaison
OS : oppositions le : champ lexical
SE : les 5 sens FS : figures de style
Il s'avère que vous avez colorié finalement tout votre texte.
Qu'allez-vous en faire ?
La Méthode Des 6 GROSSES CLEFS©, qui sert à comprendre finement un texte, ne constitue pas un plan en soi. Cela serait, en effet, hors sujet et donc vous vous exposeriez à recevoir une mauvaise note.
Vous aurez compris que ce n'est qu'un préalable à l'élaboration d'un plan.
Sur cette question de plan, il vous est proposé un plan type.
Il convient désormais de s'arrêter à l'organisation des idées au travers d'un plan.
Précisons qu'il n'existe pas de plan unique. Cette circonstance peut faire la joie de certains élèves, mais aussi le désespoir de ceux qui ne se sentent pas à l'aise en français. Et c'est à eux que cet article est précisément destiné.
Voyons ensemble une méthode type qui pourrait vous aider à structurer votre argumentation.
Un moyen mnémotechnique est mis à votre disposition. Ciigare, terme curieux avec ses deux i, je vous le concède, mais efficace, vous verrez. Il permet de traiter le texte en profondeur et avec rigueur.
À l'heure des acronymes, cet exercice n'a finalement rien de compliqué...
Vous voilà donc en possession d'un sésame.
Savez-vous que vous détenez un plan en 2 parties ? Nous allons tout vous expliquer...
Prenons les 3 premières lettres :
C. I. I.
A/ C POUR LE CADRE SPATIO-TEMPOREL :
Dans un texte, vous avez très souvent des éléments relatifs à l'espace et au temps.
Prenons l'espace, il peut s'agir d'un lieu précis (Rome, un champ de bataille, une cuisine etc...) ou un lieu imprécis (dehors, dedans, dans les bois, au près du feu etc...). Exploitez ces données pour en tirer des explications justifiées.
N'oubliez pas qu'on lie toujours la forme (comment c'est dit) au fond (pourquoi c'est dit ainsi).
Le champ lexical que vous avez cherché dans le texte vous aura mis sur la voie. C'est le moment de le placer là s'il concerne la nature, par exemple.
Mais il est possible que le lieu ne soit pas signifiant ou même qu'il ne soit pas indiqué. On pourra toujours disserter sur les contours flous du cadre comme dans le Nouveau Roman par exemple.
Passons maintenant au cadre temporel, là encore, vous avez la possibilité d'exploiter des données utiles. Quand se situe l'action ?
Regardez la conjugaison, quel temps avez-vous colorié (imparfait, présent, futur) ? Vous en avez relevé un seul, par exemple l'imparfait : c'est le temps de la description dans le passé. C'est peut-être un élément qui ne vous permet de l'exploiter longtemps surtout si c'est un simple récit. Mais s'il est jumelé avec le passé simple, c'est pour évoquer des actions soudaines. Et là, on peut en tirer quelques données utiles.
Il peut aussi y en avoir une étrangeté. Pourquoi l'auteur emploie-t-il plusieurs temps dans son texte ? Ce peut-être pour caractériser le cycle de la vie (passé, présent, futur...) ou il a voulu effectuer une recherche de rythmes dans son texte ? (cf. temps du passé qui s'emboite dans un récit au style direct au présent.) On ne perd pas de vue que le temps est un marqueur important pour analyser un texte.
Passons au I.
B/ I pour intérêt majeur du texte :
L'interrogation que l'on doit se poser.
Qu'est-ce qui rend ce texte original ? C'est à dire différent d'un autre.
C'est cela que vous devez rechercher en vous posant des questions de bon sens.
Est-ce normal de décrire une scène tragique sous l'angle de l'ironie ? cf. la description d'une bataille meurtrière comme s'il s'agissait d'un divertissement (Candide).
Pour répondre, vous pouvez vous fonder sur les tournures de phrases (grammaire (types et forme de phrases, les propositions, la nature et fonctions des mots etc...).
N'oubliez pas qu'on lie toujours la forme (comment c'est dit) au fond (pourquoi c'est dit ainsi).
Passons au I.
C/ I pour impressions laissées aux lecteurs
Après avoir souligné l'intérêt, il reste à montrer les impressions rendues. Pour cela, les oppositions du texte permettront de souligner les contrastes qui sautent aux yeux.
Par ailleurs, il est possible que l'auteur joue avec les sens (la vue, l'ouïe etc...). C'est l'occasion de montrer comment ces impressions sont rendues. Vous devez indiquer ce qu'elles causent chez le lecteur.
Évidemment, vous devez utiliser les principales figures de style qui ont pour objet de marquer les esprits, le "soleil noir" (oxymore), métaphore, personnification etc...
On rappelle encore qu'on lie toujours la forme (comment c'est dit) au fond (pourquoi c'est dit ainsi).
Passons à la partie 2 avec les lettres manquantes :
G A RE
A/ G comme genre :
Qu'est-ce qu'un genre ? Vous devez chercher la catégorie à laquelle appartient le texte.
Dans quelle catégorie le ranger ?
Telle est la question : drame, roman, satire, dénonciation, éloge etc...
Le paratexte (présentation sommaire du texte en italique ) vous met en général sur la voie.
Une fois que vous avez trouvé le genre, il vous appartient de vous en saisir et de développer une sous-partie digne d'intérêt.
Quels sont donc les moyens utilisés par l'auteur pour illustrer ce genre ?
On recherche toujours l'originalité dans la manière dont l'écrivain s'est emparé du genre. Si c'est une description d'un personne dans un roman, on doit relever le point de vue de narration (interne, externe, omniscient). S'il s'agit d'une satire, voir comment les éléments sont mis en relief. Si c'est une ode, montrer les témoignages du poète à l'aimée etc...
Passons au A
B/ A comme analyse de l'argumentation de l'auteur :
Tout texte vise à dire quelque chose sinon il n'aurait pas lieu d'exister.
C'est le moment de lire entre les lignes et de se demander pour qui ou contre qui/quoi ce texte est-il écrit.
Ainsi on cherche si c'est un éloge ou une critique du personnage etc...
Que dit-il exactement ?
Une fois que l'on a discerné le propos, on doit se demander pourquoi l'auteur a entrepris de présenter son texte de cette manière.
Il peut s'agir d'une argumentation indirecte qui permet de dire les choses de manière détournée (ironie etc...)
Passons au RE.
C/ Re comme Registre :
Qu'est-ce qu'un registre ? C'est son classement en fonction des émotions suscitées : pathétique, lyrique, tragique etc...
Il vous appartient de dire comment ce registre est exploité et pourquoi de cette manière. L'ironie de Candide est par exemple un procédé puissant de dénonciation de la violence, de la religion etc...
Dans l'article suivant, nous verrons avec le poème de Ronsard le type de plan que nous pourrions proposer.
repère à suivre : application de la méthode