Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Analyse-Livres & Auteurs-Culture

Un rejet d'une identité dans le "testament français" (Andreï Makine)

 

Dans le testament français d’Andreï Makine, Aliocha se met à rejeter cette part française. Il déserte un lieu, une histoire, une langue. Il s’abîme dans l'idéal soviétique.

 

testament, francais, makine, rejet, identité, france, ideal, résilience, thème
(Litteratus)

Repères : résilience : résilience littéraire

 

Dans l’article précédent, nous avons rappelé la notion de résilience littéraire et posé la problématique de notre étude : le fait d’écrire, un facteur de résilience ? Après Primo Levi et Jorge Semprun, nous tenterons d’y répondre en nous fondant sur le testament français d’Andreï Makine, œuvre à visée autobiographique. Le narrateur russe expose son identité française qu’il finit par rejeter comme nous le verrons aujourd’hui.

 

Limites

En grandissant, le jeune Aliocha s’est plongé avec passion dans l’histoire de France. Rapidement, il a l’orgueil de se croire plus savant que sa grand-mère. L’expérience des livres dépasse le récit oral.

 

Le petit-fils regarde différemment les choses, il croit tout saisir. Il détrône son aïeule, il en sait plus qu’elle. Entre eux, un langage fait de silence s’installe alors (chapitre 4, partie 2).

 

La légende "grand-maternelle" ne survit plus à ce changement de perspective. Mais il faut attendre le coup de grâce.

 

Le décès de ses parents est un tournant dans le rapport d’Aliocha avec son identité française. L’adolescent voit une sourde colère monter en lui et se cristalliser.

 

Il mesure l’injustice du destin qui a broyé la vie de ses parents comme celle de millions d’autres.

 

Il éprouve alors une culpabilité énorme d’avoir vécu dans l’illusion d’une France idéalisée :

« si je le savais : contre Charlotte ! Contre la sérénité de son univers français. «  (partie 3, chapitre 1, page 204)

 

Il n’aura de cesse de revenir dans la réalité de la vie. Pour cela, il rejette la part française, la greffe ne prend plus.

 

Identité russe

Aliocha déserte un lieu, une histoire, une langue qui ne sont plus les siens.

 

Comme un repenti, il s’abîme dans un nouvel idéal, soviétique cette fois.

 

Il se sent protégé par cette routine qui empêche de penser par soi-même. Il se conforme à la norme au cours d’un camp paramilitaire, où il peut enfin s’intégrer aux autres.

 

C’est également le temps de l’éveil de ses sens. Il rencontre une jeune fille et connaît le plaisir physique.

 

Mais ce qu’il éprouve le ramène invariablement aux joies pures de son enfance dans cette France imaginaire. Il ne peut s’empêcher de se livrer, ce qui le met en difficulté. Pour tous, il demeure le Français.

 

En colère contre lui-même, Aliocha veut aussitôt régler ses comptes à cette greffe d’un ailleurs qui l’empêche de vivre dans la réalité.

 

Il désire alors se confronter à sa grand-mère, Charlotte.

 

Repère à suivre : une confrontation

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article