Analyse-Livres & Culture pour tous
28 Novembre 2019
Mallarmé cherche à faire émerger un langage de nature à toucher la conscience du lecteur.
Repères : thème du silence : étude : forme de langage
Dans l’article précédent, nous avons vu l’existence du silence au cœur des logorrhées. Découvrons aujourd’hui l’enjeu du silence dans la création artistique.
On a vu précédemment que le silence et son alter égo, la solitude, sont au cœur de tout projet artistique. Il constitue des « prérequis » pour faire surgir une œuvre. Le silence de l’extérieur cède en effet devant l’intériorité. Il a pour effet de faire entendre ou voir en soi une idée.
Stéphane Mallarmé est à l’origine d’une poésie radicale opposée au lyrisme des autres courants du XIXe siècle et notamment du Romantisme. Il se situe du côté non de la sensation et des émotions, mais de l’idée. On ne se situe pas du côté de l’épanchement. Tout tourne autour de cette recherche poétique. Il existe chez lui un enjeu du silence. Celui-ci prend la forme du néant. C’est une démarche purement intellectualisée.
Mallarmé se situe dans la perspective de savoir s’il y a lieu d’écrire. Il ne pense pas aux livres, mais à un Livre, qui porterait en lui un programme absolu. Le poète se lance alors dans une quête radicale. Il cherche à faire émerger un langage de nature à toucher la conscience du lecteur. On se trouve sans médiation, en plein silence, entre le mot et l’idée.
Nous verrons que ce projet s’incarne dans un ouvrage intitulé Un Coup de dés que nous présenterons dans un prochain article.
Sources :
Le « livre » de Mallarmé, un autoportrait mythique, Claude Abastado
https://www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_1984_num_14_44_4694
Mallarmé, le livre entretien avec Joseph Attié
https://www.cairn.info/revue-la-cause-freudienne-2007-3-page-141.htm
Repère à suivre : Un coup de dés de Stéphane Mallarmé