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Fiche technique argumentation (bac)

  • Photo du rédacteur: Marie-Noëlle Parisot-Schmitt
    Marie-Noëlle Parisot-Schmitt
  • il y a 20 heures
  • 4 min de lecture

Qu'est-ce qu'une argumentation ? C'est un genre littéraire qui conduit à l'exposition d'idées, on l'appelle également littérature d’idées. L'auteur peut exposer ses vues soit de manière claire soit de manière détournée : on a donc de types d'argumentation soit directe soit indirecte. Dans les deux cas, il faut recourir à une stratégie pour obtenir l'adhésion du lecteur : persuader, convaincre, délibérer.


une statue d'homme faisant un serment en tenant à la main un discours
Salle du Jeu de Paume, Versailles

Fiche technique argumentation

Il vous est proposé aujourd’hui de pénétrer dans le genre littéraire non fictionnel, qu'est l’argumentation. Il s’agit d’une littérature d’idées, difficile et exigeante, à laquelle nous avons affaire.


Fiche technique argumentation : pour vous aider, nous allons préciser les points importants à retenir pour la lire et l'étudier correctement : les deux types de genres (1), l'adhésion suscitée avec la question de l'auditoire (2) et la stratégie (3).


  1. genres


Il existe deux genres d’argumentation :

  • L’argumentation directe, 

  • celle indirecte.


a) l'argumentation directe

Le critère distinctif est celui de savoir si c’est l’auteur qui parle en son nom en recourant à la 1ere personne du singulier ou non.

 

Dans les Essais, ce sont bien les propres pensées de Montaigne que nous avons à lire :

"Voici un livre de bonne foi, lecteur. Il t’avertit dès le début que je ne m’y suis fixé aucun autre but que personnel et privé ; je ne m’y suis pas soucié ni de te rendre service, ni de ma propre gloire : mes forces ne sont pas à la hauteur d’un tel dessein." Montaigne, les Essais, au lecteur

C’est donc une argumentation directe, comme il en existe dans les discours, pamphlet, lettre ouverte, préface, dialogue, plaidoyer, etc…

 

b) l'argumentation indirecte

À l’inverse, lorsque l’auteur se cache derrière le genre fictionnel avec un ou plusieurs personnages, lorsque l’énonciation est faite à une autre personne que le "je" personnel et intime, comme à la 3e personne du singulier.


Il s’agit d’une argumentation voilée :


"Il y avait en Vestphalie, dans le château de M. le baron de Thunder-ten-tronckh, un jeune garçon à qui la nature avait donné les mœurs les plus douces. Sa physionomie annonçait son âme. Il avait le jugement assez droit, avec l’esprit le plus simple ; c’est, je crois, pour cette raison qu’on le nommait Candide." Voltaire, Candide, incipit

Elle est donc indirecte.


On en trouve ainsi dans les contes, fables, apologue etc…

 

Il faut en outre deux conditions pour que l’on entre dans le champ de l’argumentation :

  • Un auditoire,

  • Une stratégie.


  1. un auditoire

À la différence d’une démonstration qui cherche à déduire des conséquences des données posées, l’argumentation (a) consiste à faire adhérer un lecteur ou un auditoire à la cause choisie (b).


a) démonstration Vs argumentation


La démonstration est une opération de la raison visant à vérifier une hypothèse. (ex: en mathématique, en science etc.) Il suffit d'une seule personne pour la mettre en œuvre.

En revanche, l'argumentation présuppose une rencontre entre des personnes, entre l'auteur et les destinataires du texte, du discours, etc.

Pourquoi ?

L'argumentation n'est possible qu'en raison de la présence même d'un auditoire auquel on s'adresse.


b) auditoire à la cause choisie

Sans auditoire, il n'y a pas d'argumentation.

Cette dernière n'est élaborée qu'en raison de sa réception par un public déterminé.

L'argumentation repose de ce fait sur une stratégie destinée à faire entrer les destinataires dans l'adhésion au discours.

 

  1. Stratégie

Il faut, en effet, une stratégie pour conquérir l’adhésion du public.


Perelman* définit la notion :

« l’argumentation se propose d’agir sur un auditoire, de modifier ses convictions ou ses dispositions, par un discours qu’on lui adresse et qui vise à gagner l’adhésion des esprits. » Charles Perelman, l’Empire rhétorique, ch 2.

 

Cette stratégie est basée sur trois moyens :

  • convaincre,

  • persuader,

  • délibérer.


Vous me direz que convaincre ou persuader, c’est la même chose. Voyons la différence, si vous le voulez bien.


a) convaincre

Convaincre s’effectue au moyen d’arguments logiques, en utilisant un raisonnement qui emporte l'adhésion du public. Il en existe de trois sortes :

  • inductif partant de l’observation du particulier pour aboutir à une conclusion générale,

  • déductif en partant du général pour aboutir au particulier,

  • par l’absurde en recourant aux conséquences irrationnelles d’une idée pour mieux la réfuter.


b) persuader

Il s’agit de susciter des émotions chez le lecteur ou l’auditoire (rire, larmes, colère, etc.). On entre dans le domaine non de la raison et de la logique, mais du sentiment. On peut schématiquement dire que l’auteur ne parle pas à notre intelligence, mais à notre cœur.

Pour les distinguer, il existe un moyen mnémotechnique utile que je vous conseille de garder en tête :

  • convaincrRe = Raison

  • PerSuader = Sentiment


c) délibérer

Le dernier moyen consiste à mettre dans la balance les arguments positifs et négatifs. On assiste à un raisonnement en direct par le biais d’un raisonnement concessif.

On accepte des arguments d’un côté et de l’autre. Le lecteur voit ainsi son intelligence mobilisée. Libre à lui de se faire une opinions propre.


Retrouvez les autres fiches : théâtre, poésie, roman

 



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