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La méthode de la dissertation en français

  • Photo du rédacteur: Marie-Noëlle Parisot-Schmitt
    Marie-Noëlle Parisot-Schmitt
  • il y a 16 heures
  • 14 min de lecture

Depuis la réforme du bac de français, cette épreuve, autrefois redoutée, est devenue une véritable option pour les élèves puisqu’ils sont interrogés désormais sur les œuvres figurant au programme. Là où, autrefois, la culture littéraire était indispensable, aujourd’hui le champ de connaissances est circonscrit aux différents parcours vus en classe durant l'année. Il faut néanmoins maîtriser la méthode et suivre pas à pas le processus d'élaboration allant de la compréhension du sujet, au choix du plan, en passant par la rédaction de l'introduction. Suivez la méthode pas à pas.


une feuille blacnhe sur laquelle deux sujets de dissertation pour le bac sont proposés
sujet d'examen


La Gazette vous propose de suivre la méthode de la dissertation selon le plan suivant :

L'analyse du sujet

Le bac de français mobilise deux types de sujets : soit une question, (a) soit une citation (b).


a) une question

“La pièce Les Fausses Confidences consacre-t-elle le triomphe des manipulateurs ? “

La réponse attendue classiquement est un oui ou un non. Mais le sujet peut contenir une nuance importante : 

“Le plaisir de lire Manon Lescaut ne tient-il qu’au récit d’une passion amoureuse ? 

Si la réponse attendue classiquement est un oui ou un non, elle oblige à considérer la tournure restrictive (ne…que).

En la reformulant, vous obtenez ainsi : le plaisir de lire Manon Lescaut tient-il au récit d’une passion amoureuse ou à d’autres choses ?

Il y a donc une alternative, un choix à discuter.


        b) une citation

Notez les trois types de formulation :

En décomposant ce type de sujet, on obtient trois types de formulation : 

“Évoquant le théâtre de Molière, un critique affirme que "tout [y] est apparence, tout cherche à [y] plaire." Cela vous semble-t-il pouvoir caractériser Le Malade imaginaire ?” .

La réponse attendue classiquement est un oui ou un non. Mais le sujet peut contenir une question avec un choix à faire : 

“La victoire finale de l'amour est-elle le résultat des stratagèmes mis en place par les différents personnages, ou bien, comme le propose un critique, le fruit d'un "hasard favorable" à Dorante ? : 

On voit bien que l'on ne peut pas répondre par oui ou par non. Il peut enfin être une question totalement ouverte : 

“Lors de sa défense devant le tribunal révolutionnaire en 1793, Olympe de Gouges déclare qu'elle s’est "frayé une route nouvelle". Comment cette affirmation éclaire-t-elle votre lecture de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ?” :

Cette question implique une réflexion poussée : on ne peut pas répondre par oui ou par non.

Une fois que vous avez distingué le type de formulation, vous pouvez décomposer le sujet. 

Décomposer le sujet

Cet exercice de décomposition est indispensable pour la bonne compréhension de la question et pour éviter tout hors-sujet. Vous vous en servirez dans votre introduction. Soignez donc cette étape tout particulièrement. 

Que faut-il définir ? 

Il faut analyser tous les termes de la question.

Comment les définir ? Simplement.


Il suffit de reprendre sur une feuille de brouillon les termes de l’énoncé pris de manière isolée avant de les associer : on définit par des synonymes et par des mots contraires (antonymes).


a) Prenons l’exemple de la question : "La pièce Les Fausses Confidences ne consacre-t-elle que le triomphe des manipulateurs ?"

On peut ainsi dégager six axes :

La pièce : théâtre : insistance sur son genre littéraire : 

"les fausses Confidences": cette pièce et son originalité dans l'œuvre de Marivaux

consacre : confirme, consacre, fait l'éloge

 opposition avec abolit, empêche

ne...que : adverbe de restriction : que cela et rien d'autre 

le triomphe : déterminant défini

victoire

en opposition avec la défaite

des manipulateurs :   nom au pluriel et déterminant indéfini : n'importe lesquels : portée générale et morale.

personnes qui trompent, qui manœuvrent, font des stratagèmes,

opposition : celui qui laisse faire

On obtient alors lorsqu’on réunit les éléments une formulation avec vos propres mots :

  • On peut se demander si la pièce de Marivaux Les Fausses Confidences fait l'éloge des trompeurs ou repose sur autre chose ? ex : l'amour

  • La pièce de Marivaux Les Fausses Confidences confirme-t-elle la seule victoire des trompeurs ou invite-t-elle à réfléchir sur d'autres thèmes ?


b) Voyons maintenant le cas du sujet basé sur une citation : “La victoire finale de l'amour est-elle le résultat des stratagèmes mis en place par les différents personnages, ou bien, comme le propose un critique, le fruit d'un "hasard favorable" à Dorante ? ": 

 La victoire finale de l'amour

2 déterminants définis : portée générale

 triomphe : opposition avec défaite

dernière scène : opposition avec le début

 passion  : opposition avec haine

 

ou bien : choix, alternative

opposition avec une addition (et)

est : semble, paraît

opposition négation n'est...pas

un critique :

interprétation, jugement

 

le  résultat des stratagèmes

déterminant défini : unique

déterminant indéfini et pluriel : nombreux

 

conséquence : opposition avec la cause

manœuvres :  opposition avec le cours normal des choses

 

le fruit d'un "hasard favorable"

déterminant défini : un seul/ d'un : quelconque

résultat : opposition avec la cause

coïncidence, chance : opposition avec le calcul des hommes

positif : opposition avec négatif

 

mis en place par les différents personnages,

rôle des personnages

 

à Dorante

ce personnage précisément,

l'amoureux

On obtient alors une formulation avec vos propres mots :

  • On peut se demander si le triomphe de l'amour dans la pièce de Marivaux Les Fausses Confidences provient des manœuvres des personnages ou de la chance qui sourit à l'amoureux ?

  • Dans la pièce de Marivaux Les Fausses Confidences, le triomphe de l'amour repose-t-il sur les manœuvres des personnages ou sur la chance qui sourit à l'amoureux ?

La question du plan

Quel type de plan alors adopter ?

L’épreuve du plan doit permettre au candidat de faire valoir sa capacité d’analyse.

Il s’agit de discuter de manière argumentée et balancée du sujet en regroupant ses idées en trois parties nuancées. Pour cela le plan joue un rôle décisif. Or le choix du plan dépend en fait de la nature de la question. Je vous renvoie au premier paragraphe consacré à l'analyse du sujet.


Voici donc les deux sortes de plan :


a) Plan synthétique

Si la réponse attendue du sujet découle d'oui ou d'un non : choisissez le plan synthétique suivant :

Partie 1

Partie 2

Partie 3

(oui/non)

je réponds à la question de manière évidente

mais

je considère d'autres aspects qui entrent en considération sans annuler ce que je viens d'écrire

alors

j'élargis la questio


Si je reprends l'exemple donné : 

"Dans Manon Lescaut, est-ce parce que les personnages sont marginaux qu'ils sont romanesques ?" :

 

Partie 1

Partie 2

Partie 3

je réponds oui à la question qui est évidente : rôle de la transgression sociale, familiale, pénale des personnages

mais je considère d'autres aspects qui entrent en considération sans annuler ce que je viens d'écrire : le contexte autour des personnages qui les rendent romanesques : le thème du mouvement

alors s'élargit la discussion : objet du discours qui dépasse la marginalité : portée de l'œuvre

b) Plan thématique

Si une toute autre réponse que oui/non découle du sujet : choisissez alors le plan avec différents points de vue : le plan thématique :

Partie 1

Partie 2

Partie 3

thème 1

thème 2

thème 3

Si l'on reprend un sujet donné :

"Dans quelle mesure la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d'Olympe de Gouges est-elle un acte d'accusation ?"

 

Partie 1 : 

contexte historique de la mise en accusation :

Partie 2

L'interpellation des hommes :

Partie 3 

la portée de la déclaration :

A. L'aspiration à un changement : 

Le siècle des Lumières

L’Ancien Régime 

A. par la mise en accusation par le moyen de la féminisation de la DDHC :

A. les ambiguïtés

B. Le début de la Révolution française 

 

B. Originalité de la déclaration

B. la postérité

La rédaction de l'introduction

Cette partie de votre devoir est fondamentale : elle permet à votre correcteur de mesurer votre compréhension du sujet, de voir la manière dont vous vous emparez de la question posée avant de proposer un plan en une progression bien organisée.

Ainsi l'introduction se décompose ainsi en quatre points :


a) une phrase d'accroche

Elle est tirée du thème posé ou de l'histoire littéraire (cf. vos phrases préparées) : exemple possible : Le thème du mouvement est au cœur de l’art poétique du jeune Rimbaud. Pourquoi ? Parce qu’il traduit le mieux les expérimentations transgressives auxquelles il s'adonne.


b) une analyse des termes du sujet : vous reprenez l'analyse faite au brouillon (cf. décomposer le sujet) soit les synonymes et antonymes des mots clefs du sujet.


c) une problématique,

Deux choses principales sont à noter :

- la problématique n'est pas la reprise pure et simple et donc servile du sujet,

- la problématique est au contraire un questionnement à la fois personnel et général.

Reprenons-les dans le détail.


1) La problématique n'est pas la reprise du sujet. 

Beaucoup font cette erreur, ce qui leur permet d'écrire des non-sens ; prenons par exemple un sujet tel que :

"À la suite d’une fugue, Rimbaud écrit le 2 novembre 1870 à son professeur : « Que voulez-vous, je m’entête affreusement à adorer la liberté libre ». En quoi cette citation éclaire-t-elle votre lecture de l’œuvre ?  "

On peut couramment trouver dans des copies la problématique ainsi bêtement recopiée :

"(...) Comment cette citation éclaire-t-elle la lecture de l’œuvre ? Afin de répondre à cette problématique, nous verrons..."

Ce n'est pas votre problématique. Sachez que cette maladresse signe autant votre manque de méthode que votre paresse intellectuelle : de quoi indisposer le correcteur dès le début de votre copie...


Voyons de manière positive la manière de trouver une problématique.


2) La problématique résulte de votre propre questionnement

Vous devez définir (1) chacun des mots clefs du sujet comme nous l'avons vu dans le paragraphe précédent et c'est avec ces termes bien compris que vous devez donner un sens global (2) et reformuler sous forme de nouvelle question (3). Reprenons ensemble notre exemple  :

"À la suite d’une fugue, Rimbaud écrit le 2 novembre 1870 à son professeur : « Que voulez-vous, je m’entête affreusement à adorer la liberté libre ». En quoi cette citation éclaire-t-elle votre lecture de l’œuvre ?  " 

(1) définition

fugue : fuite, abandon, transgression  opposition rester, fidélité

affreusement : plaisir coupable, même si c'est mal opposition merveilleusement

Que voulez-vous : quoique je fasse,

à adorer : au-delà de l'amour, passion, culte, opposition haïr

je : le poète

m’entête : m'obstine ne pas pouvoir d'empêcher opposition céder

liberté libre : pléonasme. affranchissement, indépendance, autonomie, émancipation opposition : contrainte, domination, dépendance, 

 

(2) sens global :

On recherche le sens littéral (1) pour le dépasser (2-3) et aboutir à un sens plus général, sur le plan de la création littéraire (4) :

1) le nombre important de fugues dans la vie du jeune Rimbaud

3) Rimbaud ou l'affranchissement comme condition absolue 

2) le rejet par Rimbaud de toute forme de contrainte pour assouvir son goût pour la liberté

4) le culte de liberté dans l'expression poétique


(3) Reformulation sous forme de question


Vous voyez bien que grâce au sujet :

« Que voulez-vous, je m’entête affreusement à adorer la liberté libre ».

On utilise le dernier sens qui est le plus général : le culte de liberté dans l'expression poétique. Et on le transforme en une nouvelle question. Cela donne ainsi :


"Quel rôle joue la liberté pour le jeune Rimbaud dans l'expression poétique ?"

C'est donc notre problématique. Il nous reste à trouver le plan.


d) une annonce de plan.


On se souvient de la manière dont le sujet a été posé (cf. la question du plan) : nous savons que nous avons affaire à plan thématique.. Reprenons encore notre problématique :

Quel rôle joue la liberté pour le jeune Rimbaud dans l'expression poétique ?

Il nous reste à annoncer nos trois parties conformément au plan que nous avons élaboré :

Partie 1 : La liberté, expérimentation personnelle

Partie 2 : La libre contemplation

Partie 3 : l'émancipation poétique

A. rejet de sa vie familiale : goût pour la fugue

A. importance de la nature

A. intertextualité des poèmes de Rimbaud (Hugo, Baudelaire...) 

B. rejet des normes bourgeoises : goût pour la vie de Bohême

B. rôle de la rêverie 

B. modernité des poèmes

Cela donne ainsi :


Introduction rédigée

       Le thème du mouvement est au cœur de l’art poétique du jeune Rimbaud. Pourquoi ? Parce qu’il traduit le mieux les expérimentations transgressives auxquelles il s'adonne. On peut en mesurer l'importance à la lecture des "Cahiers de Douai" qui comprennent des poèmes écrits entre le printemps et l'automne 1870. À cette dernière date, le poète de seize ans vient d'effectuer une nouvelle fugue du domicile familial et écrit à son professeur, Georges Izambard : « Que voulez-vous, je m’entête affreusement à adorer la liberté libre ». Dans cette citation, on perçoit le plaisir coupable de Rimbaud avec l'adverbe "affreusement" à chercher de manière insatiable, comme le suggère la tournure "je m'entête", un affranchissement qui, lui, prend la forme d'un quasi culte avec la tournure pléonastique "à adorer la liberté libre ". La question qui se pose est celle de savoir quel rôle joue la liberté pour le jeune Rimbaud dans l'expression poétique. Pour répondre à cette problématique, nous verrons la liberté sous l'angle d'une expérimentation personnelle par le jeune poète, puis la liberté dans la contemplation du monde avant de voir enfin l'émancipation poétique de l'auteur.

La rédaction du développement

Nous verrons des conseils de fond (1) avant d'aborder des conseils de forme (2).


1.DCE

Un acronyme est là pour vous aider à approfondir vos idées. L’exercice vous impose trois obligations pour chaque idée  :

- Dire : annoncer l’idée d’une de vos sous-parties avec le procédé de style (le comment)

- Citer : la phrase qui illustre ou le passage résumé dans les deux cas avec les références (nom du livre, de la pièce ou du recueil, la partie, le poème ou l’acte, le n° du chapitre ou la scène, etc...)

- Expliquer : analyser précisément les intentions de l’auteur (le pourquoi du comment)


Dans la plupart des cas, vous faites bien les deux premières, mais plus rarement la dernière. Cela produit un effet catalogue dénué d’intérêt préjudiciable à votre copie. 

Prenons des exemples négatifs, de ce qu’il ne faut pas faire avant de voir de manière positive ce qui est attendu :


a) Ne pas dire clairement :

Deux erreurs à identifier : 

  • omettre l’idée principale,

  • omettre d’évoquer le procédé.


l’idée principale omise :

Premièrement, l’auteur aime les figures d’opposition présentes dès le titre du roman entre "le Rouge" et "le Noir" soit entre la couleur rouge et noire ..... : 

Le procédé est uniquement évoqué, non démontré, sans analyse donc.  


Le procédé omis :

Premièrement, l’auteur a choisi le titre de son roman en fonction de quatre motifs qui font consensus aujourd’hui : ainsi on considère le titre eu égard à l’uniforme militaire et à la soutane du prêtre, pour mettre en lumière un choix esthétique, pour rappeler la roulette renvoyant au jeu du hasard, ou enfin pour évoquer le jacobinisme et les menées de la congrégation.

On dit et on explique, mais on n’aborde pas le procédé d’opposition qui est pourtant la manière choisie par l’auteur.


Correction DCE :

Premièrement, l’auteur a choisi le titre de son roman en se fondant sur une opposition entre deux couleurs qui tranchent "le Rouge" et "le Noir". Ce choix a donné lieu à différentes interprétations : si la couleur "noire" ne pose pas en soi de difficultés, la seconde a ouvert des débats. Ainsi quatre motifs font consensus aujourd’hui : on considère la distinction entre l’uniforme militaire et la soutane du prêtre, on peut y voir la mise en lumière d’un choix esthétique. Certains estiment que cette opposition de couleurs évoque la roulette renvoyant au jeu du hasard, ou qu’il s’agirait enfin de souligner les oppositions politiques entre le jacobinisme et les menées de la congrégation. On voit donc la profondeur du titre choisi par Stendhal.

b) ne pas citer :

Toute remarque doit être justifiée par un élément précis, sinon c’est une généralité... 

Exemple à ne pas suivre : 

L’éducation reçue par Julien s’avère violente. Sur le plan physique et moral, le garçon se distingue de ses deux frères. En outre, son père le bat régulièrement.

Ce sont des considérations générales, on raconte, mais on ne justifie rien. 


correction DCE

L’éducation reçue par Julien s’avère violente et s’explique par sa différence physique et morale par rapport au reste de sa famille. Ainsi physiquement, il ne fait pas le poids, l’auteur prend le soin de nous le présenter comme un garçon qui a « la figure de fille » (partie 1, chapitre IV), ce qui comporte un effet négatif dans cette vision du XIXe siècle qui promeut la virilité. Sur ce point, il se distingue totalement de ses deux frères tout en force qui en usent aussi envers lui. En outre, Julien éprouve une passion pour la lecture, ce qui est très mal considéré dans sa maison : il passe donc pour un être paresseux. Analphabète, son père le qualifie de « vaurien » et le bat comme dans ce premier face à face au début du roman : « Un coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien  (...). Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les le soir, quand tu vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure. » (1e partie, chapitre IV) 

 c) ne pas expliquer

Il faut analyser en tirant les conclusions de ce que l’on a justifié : pourquoi ? Quelles sont les intentions de l’auteur ? Quel est l’intérêt de la remarque ? Il ne s’agit plus de décrire, mais d’expliquer les raisons de cette idée.

Exemple à ne pas suivre : 

L’éducation reçue par Julien s’avère violente. Sur le plan physique et moral, le garçon se distingue de ses deux frères. En outre, son père le bat régulièrement. C’est un milieu difficile. 

Avec cette dernière phrase, on est dans la pure description et non dans l’analyse. 


correction DCE

L’éducation reçue par Julien s’avère violente et s’explique par sa différence physique et morale par rapport au reste de sa famille. Ainsi physiquement, il ne fait pas le poids, l’auteur prend le soin de nous le présenter comme un garçon qui a « la figure de fille » (partie 1, chapitre IV), ce qui comporte un effet négatif dans cette vision du XIXe siècle. Sur ce point, il se distingue totalement de ses deux frères tout en force qui en usent aussi contre lui. En outre, Julien éprouve une passion pour la lecture, ce qui est très mal considéré dans sa maison : il passe donc pour un être paresseux. Analphabète, son père le qualifie de « vaurien » et le bat comme dans ce premier face à face au début du roman : « Un coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien  (...) . Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les le soir, quand tu vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure. »(1e partie, chapitre IV). Dans ce milieu campagnard, fruste au possible, la personnalité d’un individu est ainsi réduite à sa seule apparence. De frêle constitution, Julien échappe au modèle de l’homme du pays. Puisqu’il est fragile physiquement, il est considéré comme faible moralement, mais c’est précisément l’inverse qui signe la personnalité du héros : preuve de son intelligence, il adapte son comportement à cette hostilité générale, il est obligé de feindre. (...)

2. conseils de forme


Suivez les conseils qui permettront à votre copie d'être claire.

 

  1. Ecrire des phrases simples : sujet+verbe+complément

Le thème qui est employé dans le texte concerne une gare qui est désaffectée :

c’est trop lourd (2 subordonnées) et donc trop risqué sur le plan de la compréhension par votre correcteur (charabia). Préférez :

Le thème principal du texte concerne une gare désaffectée. 

C'est court et efficace.

  1. Employer le “on “ qui est impersonnel :

  • on peut voir l'opposition entre et ….

  • on relève…

  • on note etc….

  • l’auteur montre avec sa comparaison la personnification….

  1. Écrire au présent et y rester. utilisez de préférence les verbes du 1e groupe

exemples :

l’auteur cherche à nous convaincre. Il utilise une stratégie particulière.

orthographe : le sujet doit toujours s’accorder avec le verbe : attention aux verbes particuliers :

 Il essaye, Apollinaire élabore un schéma sur la modernité poétique,
l’auteur emploie des connecteurs logiques, de temps etc…, 
le poète est surpris, il montre la réalité de la vie. 
L’écrivain se voit comme un témoin d’une scène. Il indique par ses énumérations toute la folie des hommes. 
  1. accord des participes passés : auxiliaire + participe passé

a) être (roi) + participe passé = toujours accord en genre (masculin/féminin) et en nombre (un/plusieurs)

exemples :

Il est parti/ les particularités sont décrites...
on est tenté de dire... 

b) avoir (valet) + PP = jamais d’accord sauf COD placé avant

exemples :

il a montré la gare désaffectée
Les remarques qu’elles ont soulignées
  1. Le mot temps prend toujours un s comme le mot héros

  • un temps

  • un héros

La rédaction de la conclusion

La conclusion marque le temps du bilan : vous devez rappeler la problématique posée par vos soins et les réponses que vous y avez apportées soit les 2-3 grandes parties de votre plan.

Vous reprenez alors votre introduction : 

La question qui se pose est celle de savoir quel rôle joue la liberté pour le jeune Rimbaud dans l'expression poétique ? Pour répondre à cette problématique, nous verrons la liberté sous l'angle d'une expérimentation personnelle par le jeune poète, puis la liberté dans la contemplation du monde avant de voir enfin l'émancipation poétique de l'auteur.

Conclusion : 

À la question de savoir (problématique : quel rôle joue la liberté pour le jeune Rimbaud dans l'expression poétique ), nous avons mis en évidence (I : la liberté sous l'angle d'une expérimentation personnelle) avant d'exposer (II : la liberté dans la contemplation du monde ) et considérer (III : l'émancipation poétique de Rimbaud.).

Mais à ce niveau de la conclusion, vous devez apporter une touche personnelle (attention ! jamais de tournures personnelles : je pense etc... mais on peut penser, on peut considérer etc...)


Opinion

Il faut, en effet, que l'on connaisse votre opinion sur le sujet. Vous devez la communiquer maintenant : 

Il semble que Rimbaud n'aurait jamais pu écrire sans expérimenter, dans les conditions qui ont été les siennes, la liberté.

Ouverture

On doit clore le devoir en abordant le sujet dans la littérature postérieure : la liberté chez d'autres poètes : essayez de regarder l'histoire littéraire pour puiser une bonne référence. 

Ici, on peut évoquer Cendrars et son goût pour la liberté au travers des voyages donnant lieu notamment à “la Prose du Transsibérien” (1913).

retrouvez la synthèse : la to-do list pour la dissertation



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