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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

Portée de l'œuvre de Charlotte Salomon (Foenkinos)

Avec Leben ? oder Theater ? (Vie ? ou théâtre ?), Charlotte Salomon entreprend quelque chose de fou et de singulier à la fois pour se rendre libre.

Charlotte Salomon, vie ou theâtre, art, peinture, force, acmée
Charlotte Salomon

 

repères : thème de la résilience : art/résilience

Dans l'article précédent, nous avons abordé l'exil de Charlotte Salomon en France. Aujourd'hui, nous verrons l'importance de cette œuvre révélée au grand public par David Foenkinos.

Apogée

Dans le roman de David Foenkinos, les septième et huitième parties marquent le tournant d’une prise de conscience de Charlotte en tant qu’artiste. Elle décide de se lancer dans l'histoire de sa vie au travers de ses gouaches.

L'artiste est à l’acmé de sa création.

David Foenkinos adopte un point de vue interne, pour nous faire pénétrer dans ce moment fulgurant : 

« Le visage d’Alfred apparait alors. Une vision plus vive que jamais. Elle repense à ses derniers mots, sur le quai. Comment a-t-elle pu oublier ? Elle doit vivre pour créer. Peindre pour ne pas devenir folle. (...) Pour survivre, elle doit peindre son histoire. »( p.197-201)

C'est par ces mots que l'auteur donne à voir la genèse de Leben ? oder Theater ? (Vie ? ou théâtre ?).

Il s'agit de vivre ou de mourir.

Dans cette opposition, l'art est à la croisée des chemins.

Charlotte choisit de peindre pour survivre.

La peinture lui permet également d'échapper à la folie et donc au destin suicidaire qui hante sa famille depuis des générations. Charlotte entreprend quelque chose de fou et de singulier à la fois pour se rendre libre :

« Mon Dieu ne me laissez pas devenir folle »

« En fait cela ne me dérangerait pas de sauter moi aussi »

Destin

Charlotte Salomon meurt quelques mois après l’achèvement de son œuvre. Enceinte et sur le point de se marier, elle est dénoncée par des voisins français avant d'être déportée.

Pour emmener le récit vers la disparition de Charlotte, David Foenkinos fait un retour par l’Histoire : la reddition italienne, le convoi numéro 60 vers l’Est, la séparation, l’entrée des douches.

Le registre pathétique construit cette fin de récit, mais le caractère rétrospectif des témoignages  permet aux lecteurs de prendre du recul.

Charlotte se clôture par l’évocation de la mort d’Alfred dans l’épilogue qui répond à la mort de Charlotte à la fin de la huitième partie.

repère à suivre : résilience et littérature

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