Le personnage ridicule de l'illusion comique de Corneille
Après avoir vu dans l'article précédent, le cas de Don Quichotte, personnage sans peur et sans reproche, voyons aujourd'hui le cas d'un personnage encore plus ridicule : Matamore. Personnage de la pièce de Corneille, l'illusion comique, il s'avère manifestement plus lâche que Don Quichotte lequel se bat volontiers même contre des moulins à vent.
Lâcheté de Matamore
Ce n'est évidemment pas le cas de notre héros du jour qui n'a que le verbe pour évoquer sa bravoure. Dès qu'il est question de se battre, il n'y a en effet plus personne...
Découvrons toute la vantardise de cet homme qui a fait entrer le mot Matamore dans la postérité en entrant dans le dictionnaire...
"Matamore
Mon armée ? Ah, poltron ! ah, traître ! pour leur mort
Tu crois donc que ce bras ne soit pas assez fort ?
Le seul bruit de mon nom renverse les murailles,
Défait les escadrons, et gagne les batailles.
Mon courage invaincu contre les empereurs
N’arme que la moitié de ses moindres fureurs ;
D’un seul commandement que je fais aux trois Parques,
Je dépeuple l’État des plus heureux monarques ;
Le foudre est mon canon, les Destins mes soldats :
Je couche d’un revers mille ennemis à bas.
D’un souffle je réduis leurs projets en fumée ;
Et tu m’oses parler cependant d’une armée !
Tu n’auras plus l’honneur de voir un second Mars ;
Je vais t’assassiner d’un seul de mes regards,
Veillaque : toutefois, je songe à ma maîtresse ;
Ce penser m’adoucit. Va, ma colère cesse,
Et ce petit archer qui dompte tous les dieux
Vient de chasser la mort qui logeait dans mes yeux.