Analyse-Livres & Culture pour tous
24 Novembre 2013
(litteratus)
repères : thème de la porte : l'étude
Résumé : dans l'article précédent, nous avons indiqué que le titre du roman de Laurent Gaudé, La Porte des Enfers, nous renvoie à une vision eschatologique d'une vie après la mort. En réalité, ce n'est pas une porte mais des portes que le récit met en perspective. De nombreuses portes balisent en effet la lecture de ce livre qui se perd dans le temps et dans l'espace. Nous avons vu les circonstances des deux récits qui s'enchâssent dans celui qui a lieu au mois d'août 2002...
Découvrons aujourd'hui les repères géographiques de ce roman. On découvrira que les deux lieux distincts s'imbriquent pourtant dans le récit...
La géographique du livre nous laisse bien dans une seule et même ville : Naples. Mais dans ce récit, l'horizontalité de la ville s'oppose à sa verticalité. Nous sommes en surface dans une ville lumineuse, étouffante, sale, industrieuse, noyée dans le concert des klaxons de voitures. Nous pénétrons également dans un monde sinueux, sombre, celui des Enfers qui sont situés sous la ville. Loin de s'ignorer, ces deux sphères sont au contraire poreuses :
«Tout se confond et se superpose... les Anciens le savaient...Le monde des vivants et celui des morts se chevauchent. Il existe des ponts, des intersections, des zones troubles... Nous avons simplement désappris à le voir et à le sentir. » (page 140)
Matteo, tout à sa douleur de n'avoir pu venger son fils, rencontre de curieux personnages notamment Don Mazerotti, qui vont l'amener à effectuer une descente aux Enfers. Il comprend que si les morts ne remontent pas, il peut les retrouver dans le monde souterrain. (page 152) Pour y accéder, il doit emprunter un itinéraire qui le fait descendre au port de Naples, franchir un certain nombre de grilles et de portes pour parvenir dans une sorte de grotte dans laquelle des salles s'ouvrent en grand nombre. On sent des ombres, des « plaintes animales » de ces créatures mythologiques, les Goules ; l'atmosphère est terrifiante.
Un bois sinistre et effrayant sépare encore l'entrée de Enfers proprement dit : « C'était la porte que l'on n'ouvre pas, celle du monde d'En-Bas où ne vont que les morts. Matteo et Mazerotti étaient arrivés au seuil des deux mondes et leurs corps d'hommes épuisés leur parurent dérisoires face à la monstruosité du bronze. » (page 175)
Mais que trouve-t-on précisément derrière cette porte monstrueuse ?
repères à suivre : l'étude : De l'autre côté de la porte des enfers