Analyse-Livres & Culture pour tous
5 Juillet 2010
Découvrons ensemble le vénérable château de Combourg, lieu empreint de nostalgie et si cher au cœur de Chateaubriand.
Repères: Tour de France : Chateaubriand à Combourg
Et si nous restions sur ces terres de Bretagne encore un moment ?
Acceptons de nous arrêter sur l'invitation d'un auteur célèbre dans un endroit situé près du Mont Saint-Michel et de Saint Malo.
Découvrons ensemble le vénérable château de Combourg, cher au cœur de Chateaubriand. Pour une visite du château en images, découvrez le site dédié.
Ce dernier évoque le souvenirs de ses proches disparus et ne peut s'empêcher d'éprouver un sentiment de nostalgie intense.
Cette demeure n'est pas sans lui rappeler son éducation sévère et sa crainte devant son père : une figure paternelle : le père, source d'effroi (Chateaubriand)
"C’est dans les bois de Combourg que je suis devenu ce que je suis, que j’ai commencé à sentir la première atteinte de cet ennui que j’ai traîné toute ma vie, de cette tristesse qui a fait mon tourment et ma félicité. Là, j’ai cherché un cœur qui pût entendre le mien ; là, j’ai vu se réunir, puis se disperser ma famille. Mon père y rêva son nom rétabli, la fortune de sa maison renouvelée : autre chimère que le temps et les révolutions ont dissipée. De six enfants que nous étions, nous ne restons plus que trois : mon frère, Julie et Lucile ne sont plus, ma mère est morte de douleur, les cendres de mon père ont été arrachées de son tombeau.
Si mes ouvrages me survivent, si je dois laisser un nom, peut-être un jour, guidé par ces Mémoires, quelque voyageur viendra visiter les lieux que j’ai peints. Il pourra reconnaître le château ; mais il cherchera vainement le grand bois : le berceau de mes songes a disparu comme ces songes. Demeuré seul debout sur son rocher, l’antique donjon pleure les chênes, vieux compagnons qui l’environnaient et le protégeaient contre la tempête. Isolé comme lui, j’ai vu comme lui tomber autour de moi la famille qui embellissait mes jours et me prêtait son abri : heureusement ma vie n’est pas bâtie sur la terre aussi solidement que les tours où j’ai passé ma jeunesse, et l’homme résiste moins aux orages que les monuments élevés par ses mains. »
Mémoires d'outre-tombe, Chateaubriand
Wikisource http://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9moires_d%E2%80%99outretombe/Premi%C3%A8re_partie/Livre_III
repère à suivre : Saint-Malo et Chateaubriand