25 Janvier 2011
Dans le roman de Bounine, Soukhodol, vaste domaine lointain aux confins de l'Ukraine, exerce une fascination sur le narrateur, par le récit émanant de l'ancienne servante des enfants, et compte tenu des évènements qui s'y sont déroulés...
Repères : thème de la demeure : l'étude
Plan
Nous avons indiqué les deux œuvres, objets de notre étude consacrée à la dépossession, entre perte définitive et résurgence imaginaire :
- la Cerisaie de Tchekhov, jouée pour la première fois en 1904,
- Soukhodol de Bounine, récit publié en 1911.
Après avoir quitté la Cerisaie de Tchekhov, découvrons dès aujourd'hui Soukhodol de Bounine. Notre étude concernera les points suivants :
Vaste domaine lointain aux confins de l'Ukraine, Soukhodol exerce une fascination sur le narrateur, non par la vision magnifique des lieux, mais par le récit émanant de l'ancienne servante des enfants, Natalia, touchant aux évènements qui s'y sont déroulés.
Sa mission éducative achevée, cette dernière repart dans l'ancienne demeure :
« Tout simplement, Natalia n'aurait pas pu vivre ailleurs que dans cette maison-là.
« Quoi faire : l'habitude, disait-elle modestement. Là où va l'aiguille, va aussi le fil. C'est dans son nid qu'on fait sa vie. » (page 12)
Le récit de Natalia a créé des impressions fortes dans l'imagination vive du narrateur.
Ce dernier en vient même à considérer que « La première langue que nous avons parlée était celle de Soukhodol. » (page 15). Une propriété, une langue.
Devant ces impressions si prégnantes, on serait en droit d'imaginer une propriété où règneraient un bonheur intense et une joie de vivre particulière. Nullement !
Tel est le paradoxe du livre : le charme de ce domaine tient au malheur éprouvé par ses habitants, qu'ils soient maîtres ou serviteurs.
Bienvenue dans les ténèbres lumineuses de Soukhodol ...
Repères à suivre : l'étude : Le destin d'une famille