3 Avril 2012
Repères : thème du commerce dans la littérature
Définition du commerce
Débutons le sujet de la représentation du commerce dans la littérature par une interrogation toute simple posée par un auteur du 18ème siècle qui nous invite ainsi à la clarification de notre pensée souvent nébuleuse.
Qu'est-ce que le commerce ?
Question évidente pour certains, plus complexe qu'on l'imagine : il s'agit d'un échange réciproque entre deux parties qui doivent nécessairement s'entendre pour que l'opération ait lieu...
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"Nous appelons commerce l’échange qui se fait lorsqu’une personne nous livre une chose pour une autre qu’elle reçoit ; et nous appelons marchandises les choses qu’on offre d’échanger, parce qu’on ne les échange qu’en faisant un marché, ou qu’en s’accordant, après quelques altercations, à donner tant de l’une pour tant de l’autre.
Or nous avons remarqué que deux choses qu’on échange sont réciproquement le prix l’une de l’autre. Elles sont donc tout-à-la-fois, chacune, prix et marchandise ; ou plutôt elles prennent l’un ou l’autre de ces noms, suivant les rapports sous lesquels on les envisage.
Quand la chose est considérée comme prix, celui qui la donne est et nommé acheteur : quand elle est considérée comme marchandise, celui qui la livre est nommé vendeur ; et, puisque sous différens rapports elle peut être considérée comme prix et comme marchandise, il s’ensuit que ceux qui font des échanges peuvent être considérés, respectivement l’un à l’autre, chacun comme vendeur et comme acheteur. Lorsque je vous donne un septier de blé pour un tonneau de vin, c’est moi qui achète du vin, c’est vous qui le vendez, et mon septier est le prix de votre tonneau. Lorsque vous me donnez un tonneau de vin pour un septier de blé, c’est vous qui achetez du blé, c’est moi qui le vends, et votre tonneau est le prix de mon septier. Dans tout cela il n’y a jamais que des échanges ; et,de quelque manière qu’on s’exprime, les idées sont toujours les mêmes. Mais les expressions varient, parce que nous sommes obligés de considérer les mêmes choses sous des rapports différens.
Le commerce suppose deux choses ; production surabondante d’un côté, et de l’autre consommation à faire.
Production surabondante, parce que je ne puis échanger que mon surabondant.
Consommation à faire, parce que je ne puis l’échanger qu’avec quelqu’un qui a besoin de le consommer.(...)"
Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l’un à l’autre, Ière partie section 5 : Ce qu’on entend par commerce),Condillac
Repères à suivre : De l'utilité du commerce