Analyse-Livres & Culture pour tous
3 Octobre 2013
La question de la transmission implique de se demander la nature de l'objet à diffuser. S'agissant de ce qui va nous intéresser tout le mois, il s'agit, bien sûr, du manuscrit. Sans l'ébauche d'un texte, pas de livre en effet.
Au préalable, ce manuscrit sera adressé à un éditeur, puis lu et corrigé, parfois réécrit avant d'être publié. Mais encore faut-il avoir conscience de la valeur du trésor que l'on a entre ses mains.
Deux illustrations vous seront proposées.
Il vous est proposé en premier lieu dans la courte fable de La Fontaine de considérer que tel n'est pas toujours le cas : l'auteur dresse un parallèle entre un coq et l'homme qui, dans les deux cas se dessaisissent, d'un bien de valeur par pure ignorance et bêtise.
Méfions-nous des vieux "carnets" ou "cahiers" pleins de poussière, des chefs d'œuvre en puissance comme vous pourrez le considérer au regard de la seconde illustration, le témoignage bouleversant de Denise Epstein, fille de l'écrivain, Irène Némirovski.
***
Un jour un Coq détourna
Une Perle, qu'il donna
Au beau premier Lapidaire.
"Je la crois fine, dit-il ;
Mais le moindre grain de mil
Serait bien mieux mon affaire. "
Un ignorant hérita
D'un manuscrit, qu'il porta
Chez son voisin le Libraire.
"Je crois, dit-il, qu'il est bon ;
Mais le moindre ducaton*
Serait bien mieux mon affaire. "
Fables, livre 1er, La Fontaine
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Coq_et_la_Perle
*vieille pièce de monnaie
Vous pourrez regarder avec émotion l'interview de Denise Epstein donnée à la télévision islandaise lorsqu'elle retrace l'histoire du manuscrit de sa mère, Irène Némirovski, resté des années dans une valise : séquence émotion :
repères à suivre : la recherche d'un éditeur