15 Mai 2011
Le thème de la femme implique que l'on aborde son rapport avec le travail. La condition féminine des femmes au travail a été un long chemin vers la conquête de droits qui est encore inaboutie. Zola a été l'écrivain de cette misère...
Repère: le thème de la femme : présentation
Si l'on a vu précédemment la femme dans son foyer douce épouse ou terrible mégère, il convient aussi de l'envisager sous l'angle de sa vie, à l'extérieur de son domicile.
La condition féminine des femmes au travail est aujourd'hui mise en exergue.
Le XIXème siècle a vu l'arrivée en force des femmes dans les usines et les ateliers où le travail s'effectuait dans des conditions d'une rare pénibilité pour un salaire de misère. C'est le temps de la Révolution industrielle.
Il vous est proposé de retrouver une femme courageuse et dure à la tâche qui effectue de surcroit un travail d'homme...
Catherine, âgée d'une quinzaine d'années, travaille avec ses frères et son père dans la mine. Elle connaît son travail et montre à Lantier, nouveau venu, la technique idéale pour pousser les wagonnets....
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"La berline d’Étienne venait de dérailler, au passage le plus difficile. Il n’arrivait point à rouler droit, sur ces rails qui se faussaient dans la terre humide ; et il jurait, il s’emportait, se battait rageusement avec les roues, qu’il ne pouvait, malgré des efforts exagérés, remettre en place.
— Attends donc, reprit la jeune fille. Si tu te fâches, jamais ça ne marchera.
Adroitement, elle s’était glissée, avait enfoncé à reculons le derrière sous la berline ; et, d’une pesée des reins, elle la soulevait et la replaçait. Le poids était de sept cents kilogrammes. Lui, surpris, honteux, bégayait des excuses.
Il fallut qu’elle lui montrât à écarter les jambes, à s’arc-bouter les pieds contre les bois, des deux côtés de la galerie, pour se donner des points d’appui solides. Le corps devait être penché, les bras raidis, de façon à pousser de tous les muscles, des épaules et des hanches. Pendant un voyage, il la suivit, la regarda filer, la croupe tendue, les poings si bas, qu’elle semblait trotter à quatre pattes, ainsi qu’une de ces bêtes naines qui travaillent dans les cirques. Elle suait, haletait, craquait des jointures, mais sans une plainte, avec l’indifférence de l’habitude, comme si la commune misère était pour tous de vivre ainsi ployé."
Germinal, Zola http://fr.wikisource.org/wiki/Germinal/Partie_I
Repères à suivre: la femme amoureuse