Analyse-Livres & Culture pour tous
23 Septembre 2011
Dans Malone meurt de Beckett, le narrateur, nonagénaire, attend la mort qu'il sait prochaine. Pour organiser le temps qui lui reste, il décide de rédiger quatre récits et de finir par un inventaire des choses qui demeurent en sa possession.
Repères : Thème du langage : l'étude du mois
Il vous est proposé une étude consacrée à l'entrecroisement des récits dans l'analyse de deux œuvres : Jacques le Fataliste de Diderot et Malone meurt de Beckett :
Jacques le Fataliste :
Malone meurt
Nous avons quitté le 18e siècle avec Jacques le Fataliste de Diderot pour une avancée brutale dans la littérature du 20e siècle. Il vous est ainsi proposé de découvrir un roman de Beckett intitulé, Malone meurt, qui s'intègre à notre modeste étude sur les perturbations du langage.
D'entrée de jeu, le narrateur, dans un asile, homme grabataire, nonagénaire (page 18) attend la mort qu'il sait prochaine.
Pour organiser le temps qui lui reste, il décide de rédiger quatre récits et de finir par un inventaire des choses qui demeurent en sa possession :
« J'ai dû réfléchir pendant la nuit à mon emploi du temps. Je pense que je pourrai me raconter quatre histoires, chacune sur un thème différent. Une sur un homme, une autre sur une femme, une troisième sur une chose quelconque et enfin sur un animal, un oiseau peut-être.» (page 10).
Derrière ce qui ressemble à une douce lubie, il s'agit bien de tromper l'ennui pour cet être solitaire, et surtout de dissiper l'angoisse d'une mort prochaine.
Il débute ainsi une première histoire inventée au fil des mots, sans plan préconçu, avec des erreurs et des imprécisions.
Mais qu'importe ! Il parle, il continue, il vit...
Mais au bout de quelques phrases, le narrateur ne craint pas de dire qu'il... s'ennuie de son propre récit. (page 20).
C'est alors que le récit va connaître des interruptions...
Repères à suivre : sur la nécessité de se raconter des histoires...