Analyse-Livres & Culture pour tous
18 Janvier 2013
Repères : thème de la guerre :
L'œuvre de Patrick Rambaud nous restitue avec précision le déroulement de la bataille d'Essling, en Autriche, du 20 au 22 mai 1809. Le point de vue choisi est celui du narrateur omniscient qui s'y prend à merveille pour donner une vision d'ensemble à cette bataille napoléonienne d'un nouveau genre.
De la construction de ponts flottants
Venant de reconquérir cette fois péniblement la ville de Vienne, les troupes françaises ont pour objectif de détruire l'armée autrichienne de l'archiduc Charles avant que des forces alliées à ce dernier, en provenance d'Italie, ne viennent les repousser. Il s'agit donc d'une bataille qui ne saurait être longtemps différée.
Reste un obstacle de taille à dépasser : le Danube dont les ponts ont été détruits. L'Empereur a personnellement choisi l'emplacement de l’édification de deux ponts flottants à six kilomètres de la capitale, à proximité de l'île Lobau et sis en face des villages d'Aspern et d'Essling.
Les équipes du génie doivent réaliser cette œuvre en quelques jours et dans des conditions difficiles car le fleuve est impétueux. Les ordres sont donnés. Chacun des grands corps de l'armée -de l'intendance (avec le jeune Stendhal, malade sous les ordres de l'impitoyable Daru), au service médical- s'emploie à être prêt. Ils le seront...
La composition de l'armée napoléonienne
Mais quelle est donc cette armée napoléonienne ? Il s'agit d'une mosaïque de peuples aux uniformes dépareillés, prompte à la pire des rapines dans une Vienne passablement avilie : « D'autres éventaires se suivaient dans une ruelle, où ces pirates écoulaient leurs rapines, colliers de verre ou de perles, robes, ciboires, chaises miroirs, statuettes éraflées, et cela se bousculait comme dans un souk du Caire, cela parlait vingt langues et venait de vingt pays pour se fondre en une seule armée avec arrogance, Polonais, Saxons, Bavarois, Florentins (...)* » (page 26-27)
Une armée disparate que la présence de l'Empereur galvanise. Doté d'un charisme hors du commun, il exerce aussi sur ses maréchaux et généraux une emprise dont il se sert pour mieux les diviser. Il pratique aisément l'adage diviser pour mieux régner. Mais l'attraction qu'il exerce sur ses anciens compagnons n'est pas encore entamée :
« Sur un ordre, ils étaient venus en Autriche, à la tête de troupes disparates et jeunes, qu'aucun motif puissant ne poussait à tuer. L'empire déclinait déjà et n'avait que cinq ans. Ils le sentaient. Ils suivaient encore. » (page 65)
Tout est prêt pour le combat...
Repères à suivre : l'étude : la première journée
*les références seront données dans la bibliographie