Analyse-Livres & Culture pour tous
17 Juin 2011
Témoignage d'une renaissance mettant fin à une longue attente désespérée, les nourritures terrestres, œuvre totalement atypique d'André Gide, forme un libre propos en vers et en prose sur l'existence humaine. Ce livre placé sous deux héritages opposés, l'Antiquité et le Nouveau Testament, met un accent profond sur la relation à autrui.
Repères : thème de la nourriture : l'étude
Dans le précédent article, il a été présenté les deux livres, objets de l'étude consacrée à la valeur symbolique de la nourriture. Nous débutons par les Nourritures terrestres de Gide que nous analyserons en fonction des points suivants :
Témoignage d'une renaissance mettant fin à une longue attente désespérée, les nourritures terrestres, œuvre totalement atypique d'André Gide, forme un libre propos en vers et en prose sur l'existence humaine.
L'organisation du récit montre que le narrateur n'advient pas à lui-même tout seul ; malade, il ne peut guérir que grâce à sa relation avec autrui, d'abord avec Ménalque, sage de l'Antiquité et artisan de la séparation du narrateur avec le poids de son passé, puis avec Nathanaël (interlocuteur silencieux aux origines bibliques) auquel il diffuse, par la suite, son message de vie.
Ce livre placé sous deux héritages opposés, l'Antiquité et le Nouveau Testament, met un accent profond sur la relation à autrui. Cette transmission de savoir passe clairement par une nouvelle vision de la vie qui doit cesser d'être purement intellectuelle « Nathanaël, il faut que tu brûles en toi tous les livres» (livre 1er, page 30) pour devenir d'abord sensible.
La connaissance passe par l'assouvissement de son désir de vie :
« Attends tout ce qui vient à toi ; mais ne désire que ce que tu as. Comprends qu'à chaque instant du jour tu peux posséder Dieu dans sa totalité. Que ton désir soit de l'amour, et que ta possession soit amoureuse. Car qu'est-ce qu'un désir qui n'est pas efficace ? (...) place ton bonheur dans l'instant ». (livre 1er, page 29).
On perçoit l'interpellation de l'homme appelé à un bonheur d'ici-bas.
Dans sa quête, il est appelé à la séparation avec les être et les choses, à la dépossession :
« Familles, je vous hais ! Foyers clos ; portes refermées; possessions jalouses du bonheur. » (livre 4-1ère partie, page 67*)
* les références seront données dans le cadre de la bibliographie
Repères à suivre : l'étude : l'expérimentation de la faim et de la soif