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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

Les enjeux de La grande course de Flanagan (McNab)

 

Repères : thème du sport : l’étude

La grande course de Flanagan : les enjeux

Résumé : Dans l’article précédent, nous avons indiqué que le sujet de l’étude s’articulait autour du caractère épique du sport au travers de deux livres suivants :

- La grande course de Flanagan de Tom McNab, roman publié en 1982,

- Courir de Jean Echenoz, roman publié en 2008,

Débutons, si vous le voulez bien, par le premier ouvrage. Quatre éléments permettent de nous faire entrer dans l’univers du récit épique :

  • La nature de l’exploit sportif,
  • La part de rêve incluse dans l’exploit,
  • La part de spectacle qui se trouve aussi dans l’épreuve,
  • Le facteur chance indispensable dans ce genre d’exploit.

Reprenons ensemble ces points :

***

La nature de l’exploit sportif

Le récit de Tom McNab situe la grande course de Flanagan dans le contexte de la crise de 1929. Le chômage touche bon nombre de pays enfoncés dans la récession. L’annonce de la tenue d’une course aux enjeux financiers attrayants fait l’effet d’une bombe dans le monde entier. Des athlètes de plus de soixante nationalités décident d’y participer pour rafler la mise, promesse de lendemains meilleurs. Cet espoir unique en son genre saisit même de nombreuses personnes qui n’ont jamais couru de leur vie. Pour y participer, certains ont dû même vendre leur maison pour payer le billet de transport, ou emprunter auprès d’autres… tous les moyens sont bons pour participer. Derrière cette course prestigieuse se dessine aussi celle contre la misère.

C’est dans ces conditions que deux mille athlètes vont ainsi prendre le départ le 21 mars 1931 pour une course inédite de plus de cinq mille soixante-trois kilomètres ; ils devront parcourir en moyenne quatre-vingt kilomètres par jour, traverser d’Ouest en Est les Etats-Unis en traversant le désert de Mojave, puis des zones hostiles par tous les temps. Il leur est demandé d’effectuer un véritable exploit sportif. On entre donc bien dans le champ de l’épopée.

La part de rêve inclus dans l’exploit

Dans ce challenge qui fait rêver, beaucoup se sont senti choisis ; il y aura en réalité peu d’élus. Les meilleurs athlètes du monde se sont évidemment inscrits, mais également une cohorte d’amateurs, hommes et femmes, jeunes et vieux qui viennent grossir le peloton au départ. Devant cet engouement, la presse suit l’évènement dans ses moindres détails. Un journaliste très critique ne peut s’empêcher de mettre en avant l’hétérogénéité des composants de la course en dressant ainsi la liste des participants : « l’équipage rassemblé autour de lui (…) comporte également cent vingt et une femme, un fakir hindou, seize aveugles, trois manchots, vingt grands-pères, soixante et un végétariens, et un spirite… » (page 41).

L’exploit sportif  n’aura de cesse de faire rêver des millions de personnes, s’abreuvant des résultats des étapes grâce au relais de la presse. L’épopée produit du rêve.

 

La part de spectacle dans l’épreuve

Cependant loin d’être une course à pied ordinaire, il a été prévu d’organiser un véritable « show » à chaque étape. En marge de la course qui nécessite une lourde logistique, l’organisateur a imaginé de déplacer une vaste ménagerie à l’effet d’assurer du spectacle.

Voilà de quoi donner à l’ensemble un air de grand Barnum, signe particulier de cette course hors du commun. Si l’exploit s’incarne dans le rêve, il doit également susciter du spectacle. L’épopée produit du divertissement.

 

Le facteur chance

Il s’agit d’une course inédite avec des réels enjeux sportifs. Chacun des participants se lance un défi extraordinaire, celui de remporter des étapes et évidemment de gagner la dernière épreuve qui permet de décrocher la fameuse cagnotte. L’organisateur Flanagan, lui-même grand preneur de risques devant l’Eternel, l’indique à la presse dans ces termes :

« Messieurs ? ici, il s’agit de saisir sa chance. Il n’y a pas d’aumônes dans la Trans-América. (…). Ce sont des hommes, messieurs. Ils savent que c’est un pari, parce que personne dans l’histoire n’a jamais couru cinq mille kilomètres à travers les Etats-Unis d’Amérique. Ces hommes sont des athlètes-ce sont aussi des joueurs. Ils parient que leur corps pourra tenir le coup pendant trois mois à quatre-vingt kilomètres par jour. » (page 31)

L’épopée ne serait pas possible sans prise de risques qui met en présence le facteur chance. On entre avec cette course dans cette part mystérieuse qui permet à certains de réussir lorsque d’autres échouent.

Dans l’article suivant, nous ferons connaissance avec les personnages principaux de cette véritable épopée. Pour l’heure, la course peut débuter…

 

Repères à suivre : les athlètes de La grande course de Flanagan (2)

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