11 Février 2011
Dans Paul et Virginie, le célèbre roman de Bernadin de Saint Pierre, il est célébré l'amour impossible entre deux jeunes gens qui vivent heureux sur l'île Maurice. La nature est présentée sous l'angle de l'harmonie régnant entre les animaux, les végétaux ou les hommes avant la catastrophe...
repère : thème des animaux : présentation
Après avoir découvert une espèce atypique, le Yahoo, qui semble particulièrement étrange, visitons ensemble une contrée idéalisée, vestige du paradis perdu.
Le célèbre roman de Bernadin de Saint Pierre célèbre l'amour impossible entre Paul et Virginie, deux jeunes gens qui vivent heureux sur l'île Maurice. Ils s'y promènent librement en accord avec la nature, somptueuse et généreuse. Leur pureté n'a d'égal que celle du cadre exotique dans lequel ils vivent.
L'exotisme est au cœur de cette nature irréelle, enchantée. Il constitue un thème cher au XVIIIe siècle. Découvrons un passage où la nature est, en effet, présentée sous l'angle de l'harmonie régnant entre les animaux, les végétaux ou les hommes avant le naufrage funeste...
« Du haut de l’escarpement de la montagne pendaient des lianes semblables à des draperies flottantes, qui formaient sur les flancs des rochers de grandes courtines de verdure. Les oiseaux de mer, attirés par ces retraites paisibles, y venaient passer la nuit. Au coucher du soleil on y voyait voler le long des rivages de la mer le corbigeau et l’alouette marine, et au haut des airs la noire frégate, avec l’oiseau blanc du tropique, qui abandonnaient, ainsi que l’astre du jour, les solitudes de l’océan indien. Virginie aimait à se reposer sur les bords de cette fontaine, décorée d’une pompe à la fois magnifique et sauvage. Souvent elle y venait laver le linge de la famille à l’ombre des deux cocotiers. Quelquefois elle y menait paître ses chèvres. Pendant qu’elle préparait des fromages avec leur lait, elle se plaisait à les voir brouter les capillaires sur les flancs escarpés de la roche, et se tenir en l’air sur une de ses corniches comme sur un piédestal. Paul, voyant que ce lieu était aimé de Virginie, y apporta de la forêt voisine des nids de toute sorte d’oiseaux. Les pères et les mères de ces oiseaux suivirent leurs petits, et vinrent s’établir dans cette nouvelle colonie. Virginie leur distribuait de temps en temps des grains de riz, de maïs et de millet : dès qu’elle paraissait, les merles siffleurs, les bengalis, dont le ramage est si doux, les cardinaux, dont le plumage est couleur de feu, quittaient leurs buissons ; des perruches vertes comme des émeraudes descendaient des lataniers voisins ; des perdrix accouraient sous l’herbe : tous s’avançaient pêle-mêle jusqu’à ses pieds comme des poules. Paul et elle s’amusaient avec transport de leurs jeux, de leurs appétits, et de leurs amours. »
Paul et Virginie, Bernardin de Saint-Pierre
http://fr.wikisource.org/wiki/Paul_et_Virginie#Paul_et_Virginie
repère à suivre : la pieuvre