Analyse-Livres & Culture pour tous
6 Juillet 2010
La douceur angevine chère à Du Bellay, né vers 1522 à Liré, lui revient en mémoire dans le recueil qu'il compose en Italie. Nostalgie. heureux qui comme Ulysse...
Repères: Tour de France : Du Bellay et la pause angevine
Dans l'article précédent, nous étions avec Chateaubriand en Bretagne, nous voici plus au sud.
La douceur angevine ne pouvait qu'attirer la Gazette Littéraire dans ce pays cher à Du Bellay, né vers 1522 à Liré, petite commune du Maine et Loire situé à 59 kilomètres d'Angers où se trouve un petit musée consacré à notre illustre personnage.
Poète et ardent défenseur de la langue française, il fut membre de la Pléiade, rassemblée autour de Ronsard.
Il rêva aussi de séjourner en Italie, ce qu'il fit durant quatre années qui s'avèreront malheureusement ennuyeuses.
C'est d'Italie qu'il écrivit le recueil nostalgique dont est extrait ce célèbre sonnet :
"Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.
Les regrets, Joachim Du Bellay (1522-1560)
Wikisource : fr.wikisource.org/wiki/Les_Regrets_%28du_Bellay%29#XXXI
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