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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

Le thème de l’inconstance de Don Juan chez Byron (3)

Le thème de l’inconstance de Don Juan chez Byron (3)

Le mythe de Don Juan chez Byron

Repères : thèmes des mythes : présentation

Après avoir vu la version française et allemande du mythe de Don Juan, découvrons aujourd’hui sous la plume d’un célèbre auteur anglais, le même personnage. Bienvenue chez Byron !

La quête d’un idéal

C’est sous ce point de vue esthétique que le personnage est présenté. Véritable idolâtre de la beauté, Don Juan est attiré par une quête inlassable qui serait inscrite dans la nature humaine. Le héros est ainsi fort habilement dédouané de tout vice puisque cette recherche « pénible et involontaire » exige de la trouver en plusieurs créatures.

 

Les tourments de l’amour

C’est sous cet angle romantique que l’amour vécu par Don Juan est présenté, ce qui est une nouvelle réécriture du mythe. Les nombreuses références au cœur et au corps de l’homme ont pour objet de justifier son inconstance. Le cœur de l’homme est rongé par cette recherche d’un idéal d’amour qui le rend le plus souvent malheureux. Notons enfin l’audacieux parallèle effectué entre les larmes causées par l’amour et le climat anglais !

***

211(…) «Ce que les hommes appellent inconstance n’est autre chose qu’une admiration méritée pour l’objet charmant des heureuses prédilections de la nature ; et comme nous sommes tentés souvent d’adorer une belle statue dans sa niche, ainsi, quand nous accordons la même sorte d’idolâtrie à quelque objet réel, ce n’est encore qu’un hommage rendu au beau idéal.

212. Ce n’est que la perception de la beauté, le développement noble de nos facultés, un mouvement platonique, universel, admirable, tombé des étoiles, filtré du haut des cieux, sans lequel la vie ne serait pas supportable : en un mot, c’est l’usage de nos propres yeux, et, de plus, celui d’un petit sens ou deux, qui témoignent assez que notre chair est pétrie d’une brûlante poussière.

213. C’est pourtant un sentiment pénible et involontaire ; car, si nous pouvions toujours trouver dans une seule femme les grâces séduisantes qui nous enchantèrent quand elle se présenta la première fois à nous, comme une autre Ève, nous aurions certainement moins de tourmens et plus de schellings (puisqu’il faut vaincre leurs rigueurs, ou bien souffrir). D’ailleurs, si l’on pouvait toujours aimer une seule dame, quelles délices pour le cœur, en même tems que pour le foie.

214. Le cœur est, comme le firmament, une partie des cieux ; mais aussi, comme le firmament, il change nuit et jour : il peut être surchargé d’orages et d’éclairs, et ne présenter que l’image de la destruction et de l’horreur ; mais quand il a bien été déchiré, rongé, brisé, sa tourmente expire en gouttes d’eau ; car les larmes qui s’échappent des yeux ne sont autre chose que le sang du cœur, et voilà ce qui forme le climat anglais de nos années. »

 

Don Juan, Chant 2 Byron

 http://fr.wikisource.org/wiki/Don_Juan_%28Byron%29/Chant_deuxi%C3%A8me 

 

Repères à suivre : le mythe amour-passion

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