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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

Le malheur prédispose-t-il à la méchanceté ? (Mark Twain)

Le malheur prédispose-t-il à la méchanceté ? (Mark Twain)

 

 

Malheur et méchanceté
Repères : hors-série de l'hiver : le conte de Mark Twain


Résumé : il a été présenté dans l'article précédent le personnage principal de ce récit : Jim , un méchant garçon vivant dans une famille américaine moyenne. Il se distingue par une totale absence de scrupules et une chance insolente. Il a été narré les vilains tours joués à ses petits camarades de classe. Il nous reste à découvrir la fin de cette pathétique histoire.

Nous pourrons répondre à la question posée par ce récit qui est celle de savoir si le malheur prédispose à la méchanceté...

***

"La plus étrange chose arriva à Jim, le jour qu’il était allé, un dimanche, faire une promenade en bateau. Il ne fut pas du tout noyé. Une autre fois, il fut surpris par l’orage, pendant qu’il pêchait, toujours un dimanche, et ne fut pas foudroyé. Eh bien ! Vous pouvez consulter et consulter d’un bout jusqu’à l’autre, et d’ici au prochain Christmas, tous les livres de l’école du dimanche, sans rencontrer chose pareille. Vous trouverez que les méchants garçons qui vont en bateau le dimanche sont invariablement noyés, et que tous les méchants garçons qui sont surpris par un orage en train de pêcher un dimanche sont infailliblement foudroyés. Les bateaux porteurs de méchants garçons, le dimanche, chavirent toujours. Et l’orage éclate toujours quand les méchants petits garçons vont à la pêche ce jour-la. Comment Jim toujours échappa demeure pour moi un mystère.

Il y avait dans la vie de Jim quelque chose de magique. C’est sans doute la raison. Rien ne pouvait lui nuire. Il donna même à un éléphant de la ménagerie un paquet de tabac au lieu de pain, et l’éléphant, avec sa trompe, ne lui cassa pas la tête. Il alla fouiller dans l’armoire pour trouver la bouteille de pippermint, et ne but pas par erreur du vitriol. Il déroba le fusil de son père et s’en alla chasser le jour du sabbat ; le fusil n’éclata pas en lui emportant trois ou quatre doigts. Il donna à sa petite sœur un coup de poing sur la tempe, dans un accès de colère, elle ne languit pas malade pendant tout un long été, pour mourir enfin avec sur les lèvres de douces paroles de pardon qui redoublèrent l’angoisse dans le cœur brise du criminel — non. Elle n’eut rien. Il s’échappa pour aller au bord de la mer, et ne revint pas se trouvant triste et solitaire au monde, tous ceux qu’il aimait endormis dans la paix du cimetière, et la maison de son enfance avec la treille de vigne tombée en ruines et démolie. Pas du tout. Il revint chez lui aussi ivre qu’un tambour et fut conduit au poste à peine arrivé.

Et il grandit et se maria, et eut de nombreux enfants. Et il fendit la tête à tous, une nuit, à coup de hache, et s’enrichit par toutes sortes de fourberies et de malhonnêtetés. Et à l’heure actuelle, c’est le plus infernal damné chenapan de son village natal, il est universellement respecté, et fait partie du parlement.


Histoire du méchant garçon, Twain

http://fr.wikisource.org/wiki/Histoire_du_m%C3%A9chant_petit_gar%C3%A7on



repères à suivre : hors-série : bon réveillon

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