Analyse-Livres & Culture pour tous
18 Septembre 2010
Le thème du journal d'un écrivain qui a une valeur littéraire doit se définir par rapport à ce qui n'en est pas comme des mémoires.
(Repères : thème du journal : l'étude)
Il a été indiqué précédemment que certains éléments pourraient conduire à penser que le journal n'a aucune légitimité pour entrer dans le champ de la Littérature. Précisons aujourd'hui les choses.
En premier lieu, on pourrait opposer de manière rédhibitoire le fait que le journal n'a rien d'une fiction, puisqu'il s'agit d'un document mettant des évènements mis bout à bout.
En deuxième lieu, il n'existe, par voie de conséquence, aucun schéma narratif préétabli puisque l'inspiration jaillit au jour le jour.
En troisième lieu, l'écriture se révèle a priori spontanée et n'est donc pas forcément aboutie.
Le journal se distingue alors des Mémoires qui sont -à l'inverse- une mise en forme d'un récit repensé et organisé autour d'une vie. C'est ainsi que l'on peut légitimement considérer que le journal n'affiche à cet égard, à la différence de n'importe quels ouvrages destinés à être publiés, aucune autre prétention que celle de narrer, au fil du temps, des petits bonheurs ou grands malheurs (lorsque ce n'est pas l'inverse !) de la vie quotidienne.
Pour achever de faire le procès du journal, on peut relever la citation célèbre de Thomas Edison : « Le génie est fait d'un pour cent d'inspiration et de quatre-vingt-dix-neuf pour cent de transpiration ». Si on applique la formule précitée sous forme de syllogisme, on peut conclure que le journal ne nécessitant pas un travail d'écriture abouti ne semble pas présenter la stature d'une œuvre dite impérissable.
Nous pourrions à bon compte considérer que le journal reste cantonné à un genre mineur, sans intérêt.
Il existe pourtant un genre particulier qui fait mentir cette citation : il s'agit du journal de l'écrivain.
repères à suivre : l'étude : Le journal d'un écrivain, entre révélations et émotion (3)