Le feuilleton présidentiel : un président sous influence

L'heure des comptes sonne alors pour Victor Confiant en son for intérieur. Il a réussi à oublier son passé, son identifiant T2OW ; la nouvelle situation géopolitique qui a connu une profonde mutation avec l'effondrement du mur de Berlin l'y a aidé amplement. Il se veut désormais un homme en accord avec lui-même.

Repères : thème du pouvoir : le feuilleton

Résumé : la France élit avec 52% des voix Victor Confiant en qualité de Président de la République. Le début du quinquennat tient ses promesses avec une situation intérieure et extérieure apaisée. La seule inquiétude a trait aux messages secrets reçus par le nouvel élu qui tendent à l'exécution de différentes missions. La dernière pose un vrai cas de conscience à notre héros convaincu qu'il s'agit d'effectuer une tâche « barbare ». L'étau se resserre...

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Les jours suivants, la sécurité nationale a été gravement mise en danger par la présence de colis suspects disséminés non plus seulement dans deux gares, mais dans plusieurs endroits stratégiques tels que les aéroports de la région parisienne. À Roissy Charles de Gaulle, un paquet contenant des explosifs encore non reliés à un système de commande a été découvert. Dans chaque cas, on retrouve les mêmes signes encore indéchiffrables. Les services de sécurité font montre de leurs connaissances lacunaires. On en appelle même à des linguistes distingués. En vain. L'escalade de la violence semble inévitable.

Passé

L'heure des comptes sonne alors pour Victor Confiant en son for intérieur. Il a réussi à oublier son passé, son identifiant T2OW ; la nouvelle situation géopolitique qui a connu une profonde mutation avec l'effondrement du mur de Berlin l'y a aidé amplement. Cette donnée s'est vérifiée par le fait qu'il n'a reçu plus aucun ordre ; on l'a oublié totalement dans le franc dégel des relations internationales et européennes. Le jeune député a évolué et ses convictions politiques, jusque là de surface, ont pris de la profondeur. Il n'a plus eu besoin de noyauter une école, une commission ou une institution. Il a banni l'entrisme de sa vie. Tirant des leçons du passé, il a cherché à ne pas s'inféoder à aucun parti, ni à aucun courant. Il s'est voulu un homme en accord avec lui-même. Il s'est cru libre de choisir sa destinée en se présentant aux suffrages des Français.

Cependant l'organisation s'est rappelée à son bon souvenir dès son élection en incendiant sa permanence à Fontaines. Puis chaque jour, un témoignage de son existence surgit. Il a eu beau différer ses exigences ou louvoyer, la menace de révéler son passé est devenue réelle. Victor Confiant a envisagé de démissionner pour faire cesser ce chantage et l'a fait savoir aux personnes concernées. Mais on lui a indiqué en retour que sa petite personne ne revêtait pas la moindre importance pour l'Organisation. Les menaces se sont trouvées désormais dirigées contre tous les intérêts nationaux tant en France que dans le Monde. On lui a fait comprendre que seule sa collaboration empêcherait le déferlement d'actions terroristes. Il a été piégé. Il a consenti à céder à leurs demandes pour éviter le pire. C'est ainsi qu'il a maintenu notamment le statu quo nucléaire et qu'il s'est interdit d'ouvrir les autres chantiers autrefois prioritaires. Mais cela ne leur a pas suffit. Ils en ont demandé toujours plus.

Il n'est plus qu'un jouet entre leurs mains criminelles. Le changement de la politique française au Proche Orient constitue leur dernière exigence. Une folie qui revient à jeter une allumette dans une botte de paille : l'embrasement massif dans la région semble garanti. Ordre "barbare" auquel Victor Confiant refuse de consentir.

Comment l'homme à l'influence la plus extraordinaire sur le cours des choses peut-il être un homme sous influence ? Constat tragique : après deux cents jours d'exercice d'un pouvoir aux ordres, il avale la vieille pilule de cyanure donnée par l'Organisation en son temps. Radical...

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