21 Juin 2011
Dans ce conte, Karen Blixen nous fait pénétrer dans le cercle étroit d'une communauté luthérienne norvégienne à la tête de laquelle se trouve un père pasteur et « prophète ».
Repères : thème de la nourriture : l'étude
Notre étude concerne l'analyse de deux œuvres totalement opposées dans leur genre et leur visée. Ainsi, il sera loisible de comprendre comment la soif et la faim de la vie peuvent être libératoires au travers des ouvrages suivants :
Nous continuons avec second livre, si vous le voulez bien, en nous intéressant aux points suivants :
Nous avons quitté l'univers particulier des Nourritures terrestres d'André Gide pour partir dans un pays scandinave à la découverte d'un conte célèbre...
Ce conte de Karen Blixen nous fait pénétrer dans le cercle étroit d'une communauté luthérienne norvégienne à la tête de laquelle se trouve un père pasteur et « prophète ».
Ce dernier qui a deux filles appelées Martine et Philippa, noms reçus en héritage de Martin Luther et de son ami Philippe Mélanchthon, les élève dans un rigorisme absolu comprenant un rejet total des valeurs d'ici-bas.
Ce mouvement religieux professe en effet un renoncement « aux plaisirs du monde, à la terre et à ce qu'elle offrait, car ce n'était pour eux qu'illusions » (1ère partie, les deux sœurs, page 34). Dans ce contexte, la place de l'amour se conçoit comme valablement secondaire. Rien ne doit détourner les membres de la confrérie piétiste d'une vie d'ascèse et de pratique de la charité.
Un tel enseignement conduira les deux filles dudit pasteur à repousser les propositions de mariage ; elles reprendront ensemble l'apostolat paternel dans une communauté à l'audience plus clairsemée.
Dans le même ordre d'esprit, la nourriture prise en commun se veut essentiellement frugale, une soupe et du pain suffisent à leur subsistance car les aliments ne doivent revêtir aucune importance pour ne pas faire succomber l'homme dans le péché.
L'existence des deux sœurs piétistes aurait pu se poursuivre ainsi sans l'arrivée de Babette, une française catholique ou « papiste » au passé un peu trouble qui a fui la France après les évènements de la Commune de 1870.
Repères à suivre : l'étude : une mystérieuse réfugiée