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Analyse-Livres & Auteurs-Culture

Le chantier de la reconstruction du pont (F.Pavloff)

Le chantier de la reconstruction du pont (F.Pavloff)

Repères : thème du pont : l'étude


Dans l'article précédent, il a été indiqué que le relèvement du pont de Ran-Mositar détruit par un obus durant la guerre civile recrée un espace permettant aux deux communautés ennemies de vivre ensemble. Mais ces dernières craignent de voir resurgir les haines...

  ***

Un moyen de subsistance

La construction de ce pont joue un rôle prépondérant sur le plan politique et économique en permettant de relier les rives occupées par les deux communautés antagonistes. Il reste que ce projet empêche les survivants de sombrer complètement dans la folie. Dans ce pays dévasté, un travail régulier, une véritable aubaine, s'offre à eux. Voilà une occasion pour chacun de redémarrer, vaille que vaille, son existence.

Une galerie de portraits hauts en couleur d'ouvriers est ainsi dressée. Femme d'âge mûr, Irini se voit contrainte de veiller sur sa fille, Luria, malade et traumatisée par la guerre. Catrina et sa sœur n'ont, quant à elles, qu'une volonté, celle d'économiser assez d'argent pour quitter enfin ce pays. Djon, jeune homme énigmatique à la force herculéenne et aux baladeurs rivés sur les oreilles, prête son concours à de petits trafics de nuit.

Schwara, homme énigmatique à l'habileté extraordinaire avec le bois, est en quête d'un jeune homme blessé. Il parviendra au pied du pont sans vouloir participer au chantier qu'il connaît pourtant très bien. Pour lui en effet, « le monde est illisible », ce qui le laisse délibérément extérieur à l'opération de reconstruction proprement dite. Il n'en sera que le témoin passif. Le passé l'étreint...

Le chantier démarre rapidement.

 

Tensions sur le chantier

Sur ce site, la tension est à l'image du climat du pays : la suspicion règne en maître. Hommes et femmes du Nord ou du Sud se côtoient sans se mélanger tout en s'observant avec méfiance. Et lorsque des propos non réfléchis sont tenus, ils peuvent mener à bien des échauffourées. Dans ce climat lourd et pesant, des travaux pénibles s'effectuent aux abords des rives. Les conditions de travail sont éprouvantes. On s'entraide pourtant, timide tentative de renouer avec l'autre.

Bientôt les fondations du pont sont achevées : « Un concasseur poussif avalait les blocs de roche dans un bruit d'enfer et recrachait de lourdes bouchées de gravier dans les brouettes. (…) la poussière était lourde, poisseuse. » (page 153)

La reconstruction du pont fait aussi appel à une tierce entité : la communauté internationale. Cette dernière finance en effet une partie du projet et apporte son concours sur place. Le pont de Ran-Mositar change de perspective : d'initiative locale, il devient plus largement le symbole d'un patrimoine universel à conserver...

 

Repères à suivre : l'étude : l'intervention de la communauté internationale

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