Analyse-Livres & Culture pour tous
20 Janvier 2013
(Repères : thème de la guerre : l'étude)
Il a été indiqué que l'œuvre de Patrick Rambaud, La bataille, nous restitue avec précision le déroulement de la bataille d'Essling en Autriche du 20 au 22 mai 1809. Après les prémices de la guerre et le déroulement de la première journée, voyons aujourd'hui la dernière partie du combat qui ne laissera pas de victoire...
La victoire à portée de canon !
La bataille reprend au petit matin. La rage des combattants se fait encore plus meurtrière. Les lignes autrichiennes reculent. Le maréchal Lannes se comporte avec une bravoure contagieuse. Il mène ses hommes au combat. La victoire lui semble certaine ; un signe ne le trompe pas :
« -Nous gagnons, Saint Hilaire, disait Lannes en haletant, et il montrait une scène qui se déroulait à l'arrière de l'armée autrichienne : à cent mètres, des officiers munis de bâtons frappaient leurs fuyards pour qu'ils rentrent dans les rangs. » (page 181)
L'ordre secret de repli
Mais le pont se trouve une nouvelle fois menacé -cette fois- par un brasier flottant. On compte deux jours pour le réparer, durée qui ne permet plus d'approvisionner les troupes en munition et en nourriture. Le plan de bataille s'effondre aussitôt. Il faut évacuer. Mais il convient de le faire dans le plus grand secret pour éviter un déferlement de violence sur les troupes françaises déjà affaiblies. L'armée française donne ainsi le change pendant dix heures, dix heures terribles où le sang continue à couler ….
Dans ce désastre imminent, il reste la question de sept cents prisonniers dont on ne veut plus s'embarrasser. La question se règle sans état d'âme : « Des cris abominables montaient du cimetière. Il interrogea. Un lieutenant de la Garde lui répondit que c'était des Hongrois qu'on égorgeait à l'arme blanche sur les tombes. » (page 214). Un massacre impitoyable qui s'ajoute à l'hécatombe sur le champ de bataille. Toutes les caractéristiques d'un conflit moderne, hélas...
Repères à suivre : l'étude : Une bataille chasse l'autre