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Analyse-Livres & Auteurs-Culture

La robe de feu (leconte de Lisle)

La Gazette propose la lecture d'un poème de Leconte de Lisle qui nous donne à vivre un sentiment particulier : celui de la plénitude en été, à midi, au moment le plus brûlant de la journée.

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repères : les quatre éléments : le feu

Plan

Il vous est proposé une succession d'articles illustrant le thème du feu dans la littérature :

Retrouvez les articles sur le thème du feu :

Leconte de Lisle

La Gazette avait en son temps publié un texte qui nous rappelle une situation que nous avons connu : celle de la plénitude en été, à midi, au moment le plus brûlant de la journée

L'incandescence est en effet à son paroxysme. Mais sous la plume de Leconte de Lisle, on sent une volupté intense...

***

Midi

Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine,
Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu.
Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine ;
La Terre est assoupie en sa robe de feu.

L'étendue est immense, et les champs n'ont point d'ombre,
Et la source est tarie où buvaient les troupeaux ;
La lointaine forêt, dont la lisière est sombre,
Dort là-bas, immobile, en un pesant repos.

Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée,
Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ;

Pacifiques enfants de la Terre sacrée,
Ils épuisent sans peur la coupe du Soleil.

Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante,
Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux,
Une ondulation majestueuse et lente
S'éveille, et va mourir à l'horizon poudreux.

(...)
Homme, si, le cœur plein de joie ou d'amertume,
Tu passais vers midi dans les champs radieux,
Fuis ! la Nature est vide et le Soleil consume :
Rien n'est vivant ici, rien n'est triste ou joyeux.

Mais si, désabusé des larmes et du rire,
Altéré de l'oubli de ce monde agité,
Tu veux, ne sachant plus pardonner ou maudire,
Goûter une suprême et morne volupté,

Viens ! Le Soleil te parle en paroles sublimes ;

Dans sa flamme implacable absorbe-toi sans fin ;
Et retourne à pas lents vers les cités infimes,
Le cœur trempé sept fois dans le Néant divin.

Leconte de Lisle, (1818-1894)

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repères à suivre : un songe, la nuit

 

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L
<br /> <br /> Pour la "mer dorée des blés" ... ici on repasssera ....Tout est déjà coupé et rangé dans les granges depuis longtemps !<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Il serait brûlé à cette époque !<br /> <br /> <br /> <br />