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Analyse-Livres & Auteurs-Culture

La querelle des Anciens et des Modernes : l'instigateur

 

La querelle des Anciens et des Modernes : l'instigateur

 

Histoire littéraire

(Repères : thème de l'héritage : présentation)

Après avoir abordé les héritages sur le plan patrimonial, venons-en à ce qui concerne l'histoire de la littérature. Les héritages littéraires seront à l'honneur dans les prochains articles.

La Gazette littéraire vous propose de vous (re)plonger dans la fameuse querelle des Anciens et des Modernes. De quoi s'agit-il exactement ?

La querelle des Anciens et des Modernes

Il s'agit d'une controverse née sous le siècle de Louis XIV, à l'Académie Française, entre les tenants de l’héritage classique tiré de l'Antiquité et ceux qui professent l’excellence de l'innovation tirée -elle- de la langue française.

Il est à noter que cette dispute révèle au fond une critique de l'autorité des textes anciens lesquels sont mis à mal par les progrès de la science notamment astronomique et par les prémices d'un savoir en devenir.

De l'autre côté, cette rupture avec l'héritage classique est proprement considérée comme un sacrilège dans la mesure où l'Antiquité s'avère en tous points indépassable.

Voilà deux conceptions irréductibles qui vont s'affronter durant plusieurs décennies.

Charles Perrault, instigateur de la querelle

Pénétrons dans cette querelle avec aujourd'hui son instigateur, Charles Perrault qui, le 27 janvier 1687, dans le poème dédié à Louis XIV déclenche un véritable tollé.

Ce dernier ne craint pas de vanter la supériorité du siècle du Roi Soleil sur le règne antique d'Auguste. Il professe un "droit d'inventaire" dans le champ classique... 

***

"La belle antiquité fut toujours vénérable ;
Mais je ne crus jamais qu’elle fût adorable.
Je vois les anciens, sans plier les genoux ;
Ils sont grands, il est vrai, mais hommes comme nous ;
Et l’on peut comparer, sans craindre d’Être injuste,
Le siècle de Louis au beau siècle d’Auguste.
En quel temps sut-on mieux le dur métier de Mars ?
Quand d’un plus vif assaut força-t-on des remparts ?
Et quand vit-on monter au sommet de la gloire,
D’un plus rapide cours le char de la victoire ?
Si nous voulions ôter le voile spécieux,
Que la prévention nous met devant les yeux,
Et, lassés d’applaudir à mille erreurs grossières,
Nous servir quelquefois de nos propres lumières,
Nous verrions clairement que, sans témérité,
On peut n’adorer pas toute l’antiquité ;
Et qu’enfin, dans nos jours, sans trop de confiance,
On lui peut disputer le prix de la science.

Le siècle de Louis le Grand, Charles Perrault (1687)

http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Si%C3%A8cle_de_Louis_le_Grand

 

Repères à suivre : querelle des Anciens et des Modernes : la réponse de Boileau

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