Analyse-Livres & Culture pour tous
24 Juin 2010
Dans les voyageurs de l'impériale, Aragon narre la fuite d'un père qui quitte son foyer en emportant l'argent du ménage sans laisser d'explication. Un silence va s'installer ainsi durant des années.
Repères : thème du Père : l'étude
Dans les voyageurs de l'impériale, Aragon narre l'itinéraire d'un père absent qui cherche au bout d'un certain nombre d'années à reprendre contact avec son fils.
La distance entre le père et son fils va tendre à s'amenuiser... mais jusqu'à quel point ?
Pour cela, il nous faut étudier, si vous le voulez bien, les points suivants :
Aujourd'hui, au travers du deuxième point point, nous chercherons à étudier les circonstances de la démission du père et ses conséquences.
Après avoir décrit le degré d'indifférence de Pierre Mercadier, examinons ensemble les conséquences de son départ...
Déjà malheureux en ménage et concevant un profond dépit après une liaison malheureuse, Pierre Mercadier décide de rompre avec son milieu, sa famille et de partir voyager dans le monde entier comme ses ancêtres.
Sans élégance, il part alors avec tout l'argent du ménage sans laisser un mot d'explication. Il laisse ainsi Paulette, femme passablement sotte et frivole, aux prises avec les affres de la vie.
Il conçoit ce délaissement comme un affranchissement :
« Il avait véritablement assassiné sa vie ancienne. Il avait commis un crime. Il était un homme. Il rejoignait les Mercadier de la génération précédente, les cousins aventuriers, ceux de la marine et ceux de la galère.
Il avait tué le professeur Mercadier. » (page 369)
Comble de la situation, il ne donne aucune nouvelle directe à sa famille qui est amenée à se tirer d'affaire pour s'assurer une vie décente. Cet abandon marque une vraie décadence pour Paulette Mercadier contrainte de se restreindre pour la première fois de sa vie et obligée de vivre aux crochets de sa famille puis de son fils, Pascal.
Ce dernier devenu adulte dit, lui-même, le poids du fardeau qu'il a porté depuis le départ de son père, ses études arrêtées et l'obligation de nourrir sa mère et sa sœur en devenant commis de magasin. C'est ainsi que l'image du père paraît terriblement écornée :
« J'ai été élevé à considérer Papa comme un salaud, reprit Pascal, - et sans doute que ce n'était pas lui faire du tort. Ma vie est la négation de la sienne. (…) Sa liberté a fait ma prison (…) (page 655).
La distance entre le père et le fils semble irrémédiablement béante.
Mais par delà les vicissitudes de la vie, le fils est en quête de renseignements sur ce père absent.
Il ressent l'impérieuse nécessité de découvrir la personnalité de cet homme pour éclairer la part d'ombre présente en lui-même. Il obtiendra quelques réponses....
Il reste que c'est Pierre Mercadier qui va initier un retour vers son fils...
repère à suivre : les remords tardifs d'un père