23 Février 2011
Dans la ferme des animaux d'Orwell, les bêtes, lassées d'être sous-alimentées du fait de la paresse et la désinvolture des hommes, se soulèvent avec violence contre Monsieur Jones...
repères : thème des animaux- l'étude
Il a été précédemment présenté les deux œuvres, objets de l'étude du mois consacrée aux animaux, miroirs des hommes ?
- Chantecler d'Edmond Rostand, pièce de théâtre créée en 1910 sans rencontrer un franc succès,
- La ferme des animaux de George Orwell, roman publié en 1945 qui ne suscite plus guère d'intérêt de nos jours...
Quittons donc la quête esthétique proposée par Rostand dans son étroite basse-cour ! Changeons de cadre !
Accédons ensemble dans un autre lieu plus vaste, composé certes de poules et de coqs, mais également de cochons, chevaux, vaches, moutons, chats, corbeaux outre des animaux sauvages....Bienvenue à la ferme des animaux !
Nous analyserons, si vous le voulez bien, les points suivants :
Il a été précédemment présenté la situation cruelle que subissent les animaux de la ferme.
Après quelques mois de réflexions et de tractations, les bêtes, lassées d'être sous-alimentées du fait de la paresse et la désinvolture des hommes, se soulèvent avec violence contre Monsieur Jones, propriétaire ivrogne et cruel, et ses ouvriers agricoles.
« L’instant d’après, il se précipita dans la remise avec ses quatre ouvriers, chacun le fouet à la main. Et tout de suite une volée de coups s’abattit de tous côtés. C’était plus que n’en pouvaient souffrir des affamés. D’un commun accord et sans s’être concertés, les meurt-la-faim se jetèrent sur leurs bourreaux. Et voici les cinq hommes en butte aux ruades et coups de corne, changés en souffre-douleur. Une situation inextricable. Car de leur vie leurs maîtres n’avaient vu les animaux se conduire pareillement. Ceux qui avaient coutume de les maltraiter, de les rosser à qui mieux mieux, voilà qu’ils avaient peur. Devant le soulèvement, les hommes perdirent la tête, et bientôt, renonçant au combat, prirent leurs jambes à leur cou. En pleine déroute, ils filèrent par le chemin de terre qui mène à la route, les animaux triomphants à leurs trousses. »(chapitre 2)
La mise en scène des animaux par Orwell nous offre une analyse sans concession de la révolution russe de 1917 et de ses dérives.
La grille de lecture minutieusement codifiée permet de voir dans chaque animal un des protagonistes de cette période troublée. Prenons les animaux principaux : les cochons symbolisent le Parti, les chiens la police politique, les moutons le peuple, les chevaux les ouvriers militants...
L'œuvre prend alors un tour passionnant tout autant qu'instructif. Pour autant, elle ne se borne pas à dénoncer une révolution d'hier mais pose un regard sur les dérives d'un idéal démocratique vite mis à néant.
Repères à suivre : l'étude : L'instauration d'un régime de terreur,