21 Janvier 2011
Dans la Cerisaie de Tchekhov, deux mondes se font face avant de succéder : l'ancien fils de Moujik, entreprenant, face à la propriétaire, tournée vers le passé, velléitaire.
Repères : thème de la demeure : l'étude
Précédemment ont été présentés les deux œuvres, objets de notre étude consacrée à la dépossession, entre perte définitive et résurgence imaginaire :
- la Cerisaie de Tchekhov, jouée pour la première fois en 1904,
- Soukhodol de Bounine, récit publié en 1911
C'est sous cet angle que nous effectuerons l'analyse de la Cerisaie, qui pose la question de la perte d'une partie de soi. Nous verrons successivement les points suivants :
Il a été précédemment indiqué les mutations économiques et sociales qui obligent à la vente du domaine. On a vu la curieuse réaction de Lioubov devant le projet de promotion immobilière qui pourrait sauver la Cerisaie.
On perçoit le grotesque de la réponse de Lioubov qui montre ainsi la différence de perception des véritables enjeux entre l'ancien fils de Moujik, entreprenant et volontaire, et la propriétaire, tournée vers le passé, velléitaire.
La Cerisaie rasée, la maison détruite, Lioubov ne peut l'entendre sérieusement.
La destruction de ces arbres qu'elle sait improductifs une année sur deux ne saurait avoir lieu dans son esprit.
On contemple alors deux mondes qui se succèdent.
La nouvelle ère rebâtira un autre monde sur les cendres du précédent. Les effets comiques accentuent radicalement ce décalage tragique.
Trofimov, ancien précepteur, éternel étudiant, pose un regard critique sur l'immobilisme d'une classe sociale:
« Nous ne faisons que raisonner, nous lamenter de nostalgie, ou encore boire de la vodka. Et pourtant, il est de toute évidence que, pour commencer une vie nouvelle, il nous faut, tout d'abord, expier celle d'hier ou, plutôt, en finir avec le passé. » (acte II)
Mais ce n'est pas la seule clé de lecture...
Repères à suivre : l'étude : la destruction de soi