Analyse-Livres & Culture pour tous
19 Janvier 2011
La Cerisaie de Tchekhov est un vase domaine qui ressemble à un paradis où le temps s'écoule inexorablement. Mais loin d'être un lieu propice à la tranquillité, Lioubov y vit avec un trouble certain dans ces lieux.
Repères : thème de la demeure : l'étude
Précédemment ont été présentés les deux œuvres, objets de notre étude consacrée à la dépossession, entre perte définitive et résurgence imaginaire :
- la Cerisaie de Tchekhov, jouée pour la première fois en 1904,
- Soukhodol de Bounine, récit publié en 1911
Plan
C'est sous cet angle que nous effectuerons l'analyse de la Cerisaie, qui pose la question de la perte d'une partie de soi. Nous verrons successivement les points suivants :
Nous avons présenté dans un précédent article le sublime domaine de la Cerisaie, découvrons aujourd'hui la notion du temps qui passe.
Comment concevoir le temps qui passe dans ce domaine à la beauté unique ? Dans la joie et la tranquillité ?
Lioubov voit les choses autrement.
Ce paradis sur terre lui paraît trop parfait. Cette beauté lui pèse curieusement.
Le cœur de Lioubov, passablement en lambeaux, est troublée dans ces lieux.
Elle oscille entre pleurs et joie :
"Oh, mon enfance, mon enfance, ma pureté ! C'est dans cette chambre que je dormais. D'ici, je contemplais le jardin où, chaque matin avec moi, se réveillait mon bonheur. Et le jardin était alors le même, rien n'y est changé. (Elle rit de joie.) Oh, mon jardin ! Il est toute blancheur. Après l'automne morose, lugubre, l'hiver glacé, te voilà à nouveau rajeuni, plein de béatitude. Les anges célestes ne t'ont donc point abandonné... Ah! si l'on pouvait arracher de mon âme, de mes épaules, ce lourd fardeau ; si je pouvais oublier le passé ! » (Acte I)
Il faut dire que les données économiques et sociales ne sont plus les mêmes...
Repères à suivre : l'étude : les mutations économiques et sociales