Analyse-Livres & Culture pour tous
18 Novembre 2011
Dans le Chef-d'œuvre inconnu,Maître Frenhofer, vieil artiste peintre cache à la vue de tous un mystérieux tableau dont il parle curieusement comme d'un être de chair et de sang : il couve des yeux sa toile appelée la Belle Noiseuse ..
Repères : le thème de l'Art : étude (Balzac/Houellebecq)
Il vous est proposé la progression suivante de l'étude consacrée au thème de l'art :
-Les deux conceptions de l'art (Balzac/Houellebecq) : présentation générale
- Le Chef d’œuvre inconnu de Balzac :
- La Carte et le Territoire de Michel Houellebecq :
Dans l'article précédent consacré à la nouvelle de Balzac, le Chef-d'œuvre inconnu, il a été présenté Maître Frenhofer, vieil artiste peintre qui cache à la vue de tous un mystérieux tableau...
Malgré les demandes répétées, l'artiste refuse d'exposer son œuvre aux regards de ses visiteurs. Son comportement face à cette création est pour le moins étrange. Pourtant, il n'y a nulle trace d'orgueil mal placé chez Maître Frenhofer.
Quelque chose d'étonnant point dans son regard. Il s'emballe, en effet, à l'évocation de sa toile cachée, il éprouve aussi une émotion teintée de fierté et d'amour. Il entretient avec sa peinture une étrange relation au point de la considérer comme sa maîtresse. Il en parle curieusement comme d'un être de chair et de sang :
« Montrer mon œuvre, s'écria le vieillard tout ému. Non, non, je dois la perfectionner encore. Hier, vers le soir, dit-il, j'ai cru avoir fini. Ses yeux me semblaient humides, sa chair était agitée. Les tresses de ses cheveux remuaient. Elle respirait ! »
Depuis dix ans, sa courtisane, sa Catherine Lescault, autrement appelée la Belle Noiseuse occupe l'esprit et le cœur de notre artiste qui reste plongé dans des rêveries profondes à l'évocation de cette création qui l'obsède littéralement :
« Ainsi, pour l'enthousiaste Poussin, ce vieillard était devenu, par une transfiguration subite, l'Art lui-même, l'Art avec ses secrets, ses fougues et ses rêveries. »
Mais la raison qui l'empêche de montrer son tableau est d'une banalité déconcertante : c'est qu'il n'est pas fini.
Comment cet artiste génial peut-il être aussi laborieux ?
Il existe en fait un obstacle majeur à la terminaison de la toile.
Mais de quelle nature ?
Repères à suivre : étude : la recherche d'un idéal de beauté