23 Avril 2011
Dans L'insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera, l'émigration en Suisse de Tomas et Tereza est un échec. Le retour en Bohème les mènera à connaître une profonde descente de l'échelle sociale...
Repères : thème du Mouvement : l'étude
Nous étudions l'insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera selon la progression suivante :
Tomas et Tereza s'aiment en dépit de leur caractère contraire. Ils ont choisi de quitter la Bohème envahie par les chars russes après le Printemps de Prague.
Cette émigration en Suisse se révèle un échec. Tereza choisit la première de revenir dans son pays, seule. Livré à lui-même, Tomas connaît alors, tour à tour, la légèreté de l'existence et la lourdeur d'une vie sans sa femme.
Ce n'est pas l'amour partagé, mais son enchaînement consenti à elle qui le conduira à prendre la décision pleine de conséquences de revenir en Bohème. Il en paiera le prix fort puisque le régime politique le contraindra en vain à dénoncer les termes d'un article de presse qu'il avait en son temps rédigé.
Il connaîtra dès lors la fulgurante descente de l'échelle sociale qu'il mènera délibérément à son extrémité ultime :
« Dès le lendemain, il écrivit sa lettre de démission. Il supposait (correctement) qu'une fois qu'il serait volontairement descendu au degré le plus bas de l'échelle sociale (où avaient dû descendre alors des milliers d'intellectuels d'autres disciplines), la police n'aurait plus de prise sur lui et cesserait de s'intéresser à lui.» (page 276).
Mais la vie de laveur de carreaux qu'il mène offre durant deux années des incartades amoureuses toujours plus nombreuses, dans un sentiment de légèreté toujours renouvelé.
Cependant même la recherche du plaisir s'émousse...La légèreté peut être aussi pesante.