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Analyse-Livres & Auteurs-Culture

L'objet social des deux librairies : les « bons » romans (Laurence Cossé)

 

 

L'objet social des deux librairies : les « bons » romans (Laurence Cossé)

Une librairie avec exclusivement des bons romans
repères : thème de la diffusion : l'étude

 

résumé : il a été indiqué dans l'article précédent que les deux librairies, objets de l'étude, se sont pas si dissemblables : celle du 84 Charing Cross Road affiche sa spécialisation dans les livres anciens et les expédie par correspondance dans le monde entier. Il reste que la librairie Au bon roman, apparemment plus moderne, lui emprunte quelques traits. Il est temps de préciser notre propos...

 

***

Un comité de lecture secret

Les concepteurs du projet Francesca Aldo-Valbelli et Ivan Georg ont cherché à se différencier de la demande par un concept simple et clair. La librairie Au Bon roman affiche sa prétention de ne proposer que de « bons » romans. Sous ce vocable, il s'agit de rejeter la « nouveauté » comme critère exclusif de sélection. Cette librairie adopte un point de vue totalement radical. L'entreprise n'est pas sans risques...

 

Pour mener à bien ce projet d'envergure, un comité de lecture composé de huit membres a été constitué. Ces « grands électeurs » (page 134) ont été choisis de manière secrète parmi des écrivains de renom pour préserver leur liberté dans la tâche qu'ils ont à mener. Ces élus sont appelés en effet à dresser chacun une liste de six cents (page 102) ouvrages considérés comme des chefs d'œuvre ; ils renouvelleront annuellement l'exercice avec les dernières parutions. Cette liste constituera le catalogue l'atout majeur de la librairie :

« Mais bien sûr, ce qui fera notre spécificité, ce sera notre catalogue. Ce fonds particulier va être notre image, sur internet comme rue Dupuytren. A vrai dire, nous visons une inversion des préséances entre l'offre et la demande. Ce n'est pas la demande, qui mènera à l'offre, mais l'offre. On poussera la porte de la librairie parce qu'on saura y trouver une sélection rare de romans au moins autant que pour y acheter un titre qu'on aura en tête. On ira sur le site dans un état d'esprit analogue. » (page 189).

 

Le Bon Roman possède donc un magasin attractif, un catalogue d'ouvrages d'exception et un site internet.

 

Il reste à définir la terminologie de « bons » romans. La réponse n'a rien d'évident. Bien au contraire. Est-ce une entreprise élitiste ou au contraire de passionnés déterminés à faire découvrir à tous les trésors de la littérature ?

 

Qu'est-ce qu'un bon roman ?

Les fondateurs de la librairie se sont posés la question avec une acuité extrême. Ils ont ainsi déterminé leur offre romanesque issu du « patrimoine littéraire mondial » (page 103) en excluant les essais, tout en conservant les nouvelles et les récits. (pages 92-93). Les huit listes arrivent enfin entre les mains des concepteurs du projet.

 

On y trouve bien entendu des auteurs classiques, mais également des écrivains du XXème siècle. Le choix des éditions n'est en outre pas neutre. Les livres du bon roman ont-ils vocation à être abordables financièrement ? Oui, bien entendu ; il y en aura pour toutes les bourses.

 

Ayant répondu à toutes ces interrogations, la librairie munie de son précieux catalogue peut bientôt ouvrir ses portes....

 

repères à suivre : l'exercice de la profession de libraire : la gestion du stock

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