3 Janvier 2012
La Gazette vous propose de (re)découvrir un extrait célèbre, l'allégorie de la caverne, du philosophe de l'Antiquité dont la pensée a influencé l'Occident : il s'agit de Platon avec son ouvrage, La République.
Repères : thème du pouvoir : représentation dans la littérature
Présentation
Il vous est proposé un bref tour d'horizon du traitement du pouvoir dans la littérature avec cette série d'articles :
Commençons, si vous le voulez bien, avec l'allégorie célèbre qui nous éclaire toujours par-delà les millénaires, celle de la caverne de Platon.
Si le gouvernement des affaires humaines exige des personnes compétentes pour les conduire, quelle personne serait plus habilitée pour diriger la Cité qu'un philosophe ?
La Gazette vous emmène auprès d'un philosophe de l'Antiquité dont la pensée a influencé l'Occident : il s'agit de Platon avec son ouvrage, La République.
Rappelons les conditions de l'allégorie de la caverne :
Il nous est donné à imaginer la scène dans laquelle des prisonniers enchaînés se trouvent au fond de la caverne, immobilisés n'ayant devant leurs yeux que les ombres sur la paroi et ne percevant que des échos des voix. Au loin, se détache un feu qui brille.
Or, on libère un prisonnier qui accède non sans difficulté à la lumière du jour avant d'être contraint de revenir dans l'ombre.
Il s'agit au travers de ce mythe de rappeler la coexistence de deux niveaux de réalité :
Parvenu au terme de la connaissance du Bien, le philosophe est habilité à retourner dans le monde pour prendre les meilleures décisions dans l'intérêt de tous.
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« Mais vous, nous vous avons formés dans l’intérêt de l’État comme dans le vôtre, pour être ce que sont dans les ruches les mères abeilles et les reines : dans ce dessein, nous vous avons donné une éducation plus parfaite qui vous rendît plus capables que tous les autres hommes d’allier l’étude de la sagesse au maniement des affaires. Consentez donc à descendre chacun autant qu’il est nécessaire dans la demeure commune ; accoutumez vos yeux aux ténèbres qui y règnent ; lorsque vous vous serez familiarisés avec elles, vous y verrez mille fois mieux que les habitants de ce séjour ; vous discernerez beaucoup mieux les fantômes du beau, du juste et du bien, parce que vous avez vu ailleurs le beau, le juste et le bien lui-même. Ainsi, pour vous comme pour nous, le gouvernement sera une affaire sérieuse et de gens éveillés, et non pas un rêve, comme dans la plupart des autres États, où les chefs se battent pour des ombres vaines et se disputent avec acharnement l' autorité, comme si c’était un grand bien. Voici là-dessus quelle est la vérité : le bon gouvernement et la concorde se rencontrent nécessairement dans l’État où ceux qui doivent commander ne montrent aucun empressement pour leur élévation ; le contraire arrive dans les États dont les chefs sont ambitieux. »
La République, Platon livre VI, traduction V. Cousin
Repères à suivre : thème du pouvoir : l'exercice par un tyran (Fénelon)