Analyse-Livres & Culture pour tous
23 Avril 2013
Repères : le thème du mariage : l'étude
Il a été indiqué dans l'article précédent, la genèse de l'amour partagé durant quarante années entre l'écrivain et sa femme aux termes de l'ouvrage, Lettre à Laurence. L'étreinte est la clé de tout...
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L'union du corps et de l'âme
Dans sa solitude, l'auteur se souvient de l'union de leurs deux corps : la sensualité, le réveil à côté de l'autre, des expériences banales et pourtant uniques. L'amour physique ne peut être éludé dans cette entreprise littéraire. Il ressort de l'expérience rapportée par l'auteur que l'union des corps fait émerger une joie intime et absolue :
«Le visage de l'autre devient le visage du monde. Il se défait et se recompose comme font les paysages de vent et de soleil. L'ombre se dissipe sous les coups du désir. La lumière du corps aimé tremble, se rassemble et expire dans la joie, qui recouvre tout comme la mer montante recouvre le sable. » (page 102) Le plaisir physique, sorte de vertige, conduit à une expérience sublime.
La « mystique de l'étreinte »
Cette union des corps conduit « la mystique de l'étreinte » (page 102) : formule qui a irrité ou choqué plus d'un autour de lui (page 110). Comment la définir si ce n'est par le truchement de la métaphore de la lumière ? « Tout ce qui compte est en jeu dans cette complicité à l'allure d'un combat. La lueur qui brille au bout de l'affrontement est la lueur discrète de l'absolu. Un rien peut l'éteindre. Un rien aussi la transforme en brasier .» (page 103) L'étreinte devient l'aventure extrême de l'esprit. On ne peut la confondre avec le seul besoin physique, la « gaudriole ». C'est « le plus haut langage du corps et de l'esprit » (page 110)
L'auteur resté seul avec le souvenir de cette passion physique et spirituelle refuse le « ricanement du désespoir ». Il entend poursuivre le reste de sa vie en restant ancré avec l'être aimé dans le présent et dans le futur. Le passé est ainsi sublimé...
La fin de l'histoire ?
Comment imaginer la fin de cette histoire exceptionnelle ? Ayant vécu cette expérience d'un amour sublime, l'auteur considère que l'autre ne peut jamais mourir en soi. Sa présence reste du domaine du sensible. Il sent en permanence sa présence autour de lui. Elle est en lui. La magie de cette histoire opère à chaque (re)lecture. Comment un amour particulier peut confiner à l'universel ? Lettre à Laurence ne peut pas nous interpeler...
les références seront données dans la bibliographie à venir...
Repères à suivre : l'étude : sa synthèse