Analyse-Livres & Culture pour tous
22 Août 2010
Dans la lettre sur les aveugles de Diderot, une rencontre décisive a lieu avec l'aveugle-né du Puiseaux qui révèle la parfaite correspondance entre la vue et le toucher. L'aveugle, avec un sens en moins, paraît supérieur au voyant et surtout moins sujet à l'erreur de jugement, guidé par le « toucher ».
(repères : thème des sens : l'étude)
Nous avons présenté précédemment l'aveugle-né du Puiseaux, personnage principal de la Lettre sur les aveugles de Diderot, venons-en aux découvertes surprenantes que le narrateur va faire...
La conversation avec l'aveugle-né du Puiseaux va, en effet, se révéler extrêmement déroutante pour son interlocuteur voyant.
Ce dernier est, en effet, venu avec des bons sentiments et beaucoup d'a priori qui vont être progressivement corrigés au cours de l'entretien, par un effet de style et un art d'écrire propre au 18ème siècle.
Il est ainsi rapporté que l'aveugle ne voit que par l'intermédiaire d'un autre sens, le toucher, qui fait donc office de miroir. La correspondance entre la vue et le toucher est clairement établie :
« La vue doit-il conclure, est donc une espèce de toucher qui ne s'étend que sur les objets différents de notre visage, et éloignés de nous. »
L'aveugle réalise, au plus grand étonnement des amis, de menus travaux manuels, fait montre d'une mémoire des sons phénoménale, dispose d'une acuité sensorielle démultipliée par rapport à un voyant.
Il possède en outre un sixième sens, celui de s'apercevoir de la présence des choses à proximité.
L'aveugle, avec un sens en moins, paraît supérieur au voyant et surtout moins sujet à l'erreur de jugement, guidé par le « toucher ».
Qu'en est-il des questions morales ? L'aveugle-né adopte-t-il les mêmes jugements moraux sur le bien et le mal ?
Repères à suivre : l'étude : Les questions morales posées à l'aveugle-né du Puiseaux (Diderot)