Analyse-Livres & Culture pour tous
11 Novembre 2011
Le poète du XVIIe siècle Scarron a choisi l'ironie dans son sonnet de se moquer de l'architecture des monuments qui résistent plus ou moins au temps : "Superbes monuments de l'orgueil des humains, (...)"
Repères : thème de l'Art : présentation
La Gazette littéraire propose durant tout le mois de novembre 2011 d'établir le lien entre la Littérature et les Beaux-Arts au travers d'une présentation sous forme d'anthologie, suivant la progression suivante :
Après l'urbanisme d'une cité idéale chère à Thomas More, passons aujourd'hui à l'architecture des monuments qui résistent plus ou moins au temps.
Contemplation devant les vestiges ancestraux ou franche ironie : Scarron (1610-1660) a choisi dans le sonnet qui suit.
Rien ne dure...
Superbes monuments de l'orgueil des humains,
Pyramides, tombeaux dont la vaine structure
A témoigné que l'art, par l'adresse des mains
Et l'assidu travail, peut vaincre la nature :
Vieux palais ruinés, chefs-d'oeuvre des Romains
Et les derniers efforts de leur architecture,
Colisée, où souvent ces peuples inhumains
De s'entr'assassiner se donnaient tablature :
Par l'injure des ans vous êtes abolis,
Ou du moins, la plupart, vous êtes démolis ;
Il n'est point de ciment que le temps ne dissoude.
Si vos marbres si durs ont senti son pouvoir,
Dois-je trouver mauvais qu'un méchant pourpoint noir,
Qui m'a duré deux ans, soit percé par le coude ?
Scarron, sonnet
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