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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

L'anti-héros, le personnage ridicule par excellence

 

L'anti-héros, le personnage ridicule par excellence

 

Repères : thème du ridicule : l'étude

 

Honneur aux anti-héros ridicules 

Il sera consacré une place d'honneur dans le cadre de cette étude à un personnage de la littérature qui ne brille pas par sa force physique ou sa grandeur d'âme : il s'agit de l'anti-héros. Souvent ce contre-modèle fait montre d'un ridicule achevé à l'occasion. Nous avons souvent affaire à un authentique fat, à un sombre vaniteux, lorsque ce n'est pas à un couard, voire à un parfait mythomane ; on pourrait continuer cette liste à l'envi sans jamais prétendre à l'exhaustivité. La bêtise n'a en effet guère de limite et les habits qui la revêtissent varient selon bien des modes et des cultures. La littérature a ainsi fait naître des personnages impérissables qui sont entrés dans le patrimoine littéraire, Monsieur Jourdain de Molière ou dans le champ linguistique : on pense notamment au « Matamore » de Corneille. Mais il est difficile de dénombrer tous ces personnages ridicules dans la Littérature. Ce serait une tâche considérable, la tâche d'une vie...Ne s'appelle pas Flaubert qui veut...

Et pourtant dans le cadre de cette étude, il a été nécessaire de procéder à une choix difficile. Il vous sera proposé dans les articles à suivre deux lectures suivies utiles à notre sujet : il s'agit de romans totalement opposés dans leurs visées :

 

- Bouvard et Pécuchet, roman posthume et inachevé de Flaubert publié en 1881,

- Un Anglais sous les tropiques, roman publié en 1981 de William Boyd.

Présentation des livres

Avec ces deux œuvres romanesques, nous toucherons à la quintessence même de l'anti-héros. Présentons-les brièvement.

Nous découvrirons en premier lieu la personnalité bien fantasque de deux vieux garçons retraités, Bouvard et Pécuchet, qui décident de consacrer leur vie à percer les mystères de la connaissance. Dotés d'un flair absolu pour faire naître des incidents cocasses, ils se jettent à corps perdu dans l'exploration de différents champs du savoir. Leur frénésie le dispute à leur bêtise. On perçoit tout l'aspect comique et l'art de la dérision de Flaubert dans cette œuvre d'une vie qu'il destinait à être une « encyclopédie de la bêtise humaine». Il mène ainsi le même combat que celui qui l'a conduit à élaborer son dictionnaire des idées reçues (publié aussi à titre posthume en 1913).

Quittons ces latitudes et cette époque du XIXème siècle pour une contrée lointaine d'Afrique occidentale dans une époque plus contemporaine. Retrouvons-nous au cœur d'une petite communauté étriquée d'expatriés anglais à la veille d'élections importantes. Un jeune attaché consulaire se voit attribué une mission digne d'un agent secret qu'il effectue avec une bêtise confondante. Loin de se voir dessaisi de cette tâche pour incompétence, il est contraint lamentablement, sous l'effet d'un chantage odieux, d'en effectuer une seconde, avant que le climat social ne finisse par s'embraser...

 

Le ridicule des hommes

Les personnages des deux romans ont en commun de connaître l'échec de manière la plus flagrante. Dans la première œuvre, les protagonistes failliront immanquablement dans toutes leurs expériences basées exclusivement sur la théorie issue elle-même des livres ; Maupassant, commentant cette œuvre proposait de la sous-titrer : « Du défaut de méthode dans l'étude des connaissances humaines ». 

Dans la seconde, c'est, au contraire, l'addition de multiples bévues qui conduira le personnage central à voir tout autour de lui littéralement s'effondrer.

Le ridicule de l'homme est bien au cœur du projet romanesque de ces deux livres. Pénétrons dans cet univers tellement cocasse...

 

repères à suivre : l'étude : La rencontre de Bouvard et de Pécuchet (Flaubert)

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