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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

L'Algérie révélatrice d'un trouble enivrant (Eberhardt)

  L'Algérie révélatrice d'un trouble enivrant (Eberhardt)

 

Un paysage enchanteur

(repères : carnet de voyage : Algérie)


Pénétrons plus avant dans le cœur de l'Algérie avec une personne qui connaissait très bien ce pays au point d'en adopter ses us et coutumes : Isabelle Eberhardt.


Née dans la bonne société aristocrate suisse en 1877, elle arrive vers l'âge de vingt ans avec sa mère à Bône. Charmées par ce pays, les deux femmes décident de vivre dans la communauté musulmane. Convertie à l'islam, la jeune fille s'habille en homme et parcourt les étendues du désert ; elle collabore également à des revues arabophiles. Sa vie est empreinte de son chemin de foi tout autant que sa farouche volonté de vivre en accord avec elle-même. Elle décédera accidentellement lors de la crue d'une oued à 27 ans.


Elle a écrit une nouvelle intitulée le major rédigée en 1903. Il sera proposé d'en lire plusieurs extraits dans les articles à venir.


L'intrigue retrace le parcours d'un médecin français arrivé en Algérie qui cherche à fraterniser avec la population locale au grand dam de ses supérieurs hiérarchiques. Il éprouve un éblouissement à la vue du spectacle de ce pays enchanteur.

 

***



« Tout, dans cette Algérie, avait été une révélation pour lui... une cause de trouble - presque d'angoisse. Le ciel trop doux, le soleil trop resplendissant, l'air où traînait comme un souffle de langueur, qui invitait à l'indolence et à la volupté très lente, la gravité du peuple vêtu de blanc, dont il ne pouvait pénétrer l'âme, la végétation d'un vert puissant, contrastant avec le sol pierreux, gris ou rougeâtre, d'une morne sécheresse, d'une apparente aridité... et puis quelque chose d'indéfinissable, mais de troublant et d'enivrant, qui émanait il ne savait d'où, tout cela l'avait bouleversé, avait fait jaillir en lui des sources d'émotion dont il n'eût jamais soupçonné l'existence.

En venant ici, par devoir, comme il avait étudié cette médecine qui devait faire vivre sa mère aveugle, ses deux sœurs et son petit frère frêle, comme il avait vécu et pensé jusqu'alors, il s'était soumis à la nécessité, simplement, sans entraînement, sans attirance pour ce pays qu'il ignorait. » (à suivre)


Le major, Isabelle Eberhardt

http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Major

 

Repères à suivre : carnet : la "bonne"  communauté française (le major -2)



 

 

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