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Analyse-Livres & Auteurs-Culture

Jane Austen à Bath

 

Jane Austen à Bath

 

 

 

Repères : tour d'Angleterre : Somerset

 

 

Jane Austen à Bath

La Gazette vous emmène dans le Somerset à Bath en compagnie de Jane Austen. Cette dernière a en effet vécu dans cette ville avec son père entre 1801 et 1806. La ville s'honore de sa présence et lui a dédié un musée.

L'écrivain a évoqué cette ville au travers de deux œuvres Northanger Abbey et Persuasion. Et pourtant, c'est une autre œuvre qui va nous occuper dans les prochains articles. Nous allons en effet faire une promenade dans la campagne anglaise avec l'œuvre la plus célèbre de cet écarivain : Orgueil et Préjugés.


Pride and préjudice

Il vous est proposé de parcourir dans les articles suivants des extraits de Pride and Préjudice dans le texte et dans sa meilleure version, celle de la BBC.

Entrons dans le vif du sujet.

Aujourd'hui, il vous sera permis de lire le récit de la rencontre entre Mr Darcy et la jeune Elisabeth Bennet qui s'effectue dans le cadre d'un bal : le jeune homme fier et orgueilleux commet un affront impardonnable...

 

****

 

« Enfin, lorsque M. Bingley entra dans la salle de Meryton, sa société ne consistait qu’en cinq personnes ; lui, ses deux sœurs, le mari de l’aînée et un de ses amis.

M. Bingley était un fort joli homme, il se présentait avec grâce et paraissait fort enjoué ; ses sœurs, grandes et assez belles, affichaient les manières du bel air ; son beau-frère, M. Hurst, avait le ton d’un homme de bonne compagnie ; mais son ami, M. Darcy, attira bientôt les regards de toute l’assemblée : il était grand, avait de beaux traits, un maintien noble, et l’on se disait à l’oreille qu’il possédait 10,000 livres sterling de rente. Les hommes assurèrent qu’il était bien, les femmes le préféraient à M. Bingley, et pendant une partie de la soirée il fut le héros du bal ; mais ses manières froides et réservées ayant déplu, il perdit soudain l’approbation générale ; on s’aperçut qu’il était fier, dédaigneux, qu’il ne trouvait rien à son gré ; enfin toute sa fortune et la beauté de sa terre de Derbyshire ne purent empêcher qu’on ne trouvât que sa physionomie était désagréable et qu’il ne méritait nullement d’être comparé à son ami.

M. Bingley eut bientôt fait connaissance avec toutes les principales personnes de l’assemblée ; il était gai et sans affectation, il dansa toute la soirée, parut mécontent que le bal finît sitôt et fit même entendre qu’il donnerait à danser à Netherfield. Des qualités aussi aimables parlent d’elles-mêmes ! Quelle différence entre lui et son ami ! M. Darcy n’avait dansé qu’une fois avec Mme Hurst et une fois avec Mlle Bingley : il avait refusé d’être présenté à aucune autre femme, et le reste de la soirée il s’était promené de long en large dans le salon, ne parlant qu’aux personnes de sa société. Son caractère fut promptement défini, on le jugeait l’homme le plus fier, le plus désagréable qui existât ; et toute la société espérait qu’il ne se présenterait plus aux assemblées de Meryton. Parmi les plus irrités contre lui était Mme Bennet, dont le dégoût pour sa conduite en général, fut encore augmenté par une malhonnêteté faite par lui à une de ses filles. La rareté des cavaliers avait obligé Elisabeth Bennet à rester assise pendant deux contredanses, M. Darcy était debout assez près d’elle pour qu’elle pût entendre une conversation entre lui et M. Bingley, qui, quittant la danse pendant quelques instans, vint presser son ami de l’y joindre.

« Allons, Darcy, dit-il, à quoi pensez-vous ? Je ne puis souffrir de vous voir ainsi à rien faire, vous feriez bien de danser.

» — Bien certainement je n’en ferai rien, vous savez combien je déteste la danse, à moins que je n’aie une danseuse avec laquelle je sois lié ; vos sœurs sont engagées, et il n’y a pas une autre femme dans le salon à qui je donnerais la main avec plaisir.

» — Je ne voudrais pas être aussi difficile que vous pour tout l’or du monde, s’écria Bingley, sur mon honneur je n’ai jamais vu autant de jolies femmes, et il y en a plusieurs qui sont très-aimables.

» — Vous dansez maintenant avec la seule belle personne qu’il y ait ici, » dit Darcy, en regardant l’aînée des demoiselles Bennet.

» — Oh ! elle est d’une rare beauté ! mais voilà une de ses sœurs assise derrière vous, qui ne lui cède guères, et je la crois aussi très-agréable ; laissez-moi demander à ma danseuse la permission de vous présenter.

» — Laquelle voulez-vous dire ? » Et, s’étant retourné, il considéra un instant Elisabeth, puis répondit froidement : « Elle est passable, mais pas assez belle pour me tenter, d’ailleurs je ne suis pas homme à prendre soin des délaissées ; mais vous perdez votre temps avec moi, vous feriez mieux d’aller jouir des sourires gracieux de votre dame. »

M. Bingley suivit son avis. M. Darcy passa à l’autre bout du salon, laissant Elisabeth très-peu prévenue en sa faveur ; elle raconta cependant avec gaîté ce qu’elle venait d’entendre, car, douée d’un caractère vif et enjoué, les choses ridicules la divertissaient merveilleusement. »


Pride and Prejudice, Austen chapitre 3

http://fr.wikisource.org/wiki/Orgueil_et_Pr%C3%A9vention/3

 

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repères à suivre: Jane Austen

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