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Analyse-Livres & Culture pour tous

Gazette littéraire

Et si tout cela n'était que comédie ? (Corneille)

 

Et si tout cela n'était que comédie ? (Corneille)

(Repères : thème de l'illusion : l'étude)

 

Le dénouement de l'action

La situation des amants devenus époux a fortement changé. L'illusion nous emmène non plus dans le basculement de l'action, mais dans l'inconstance amoureuse. On navigue en effet dans un registre plus intimiste. Des chassé-croisés amoureux surgissent. Épris de la princesse Rosine, Clindor lui déclare sa flamme ; mais par erreur, il s'adresse en réalité à son épouse qu'il a prise pour la première. Les reproches tombent dans la bouche d'Isabelle puisqu'en effet elle a tout quitté pour le suivre :

Isabelle

(...)Où sont tant de serments de n’aimer rien que moi ?
Qu’as-tu fait de ton cœur ? qu’as-tu fait de ta foi ?
Lorsque je la reçus, ingrat, qu’il te souvienne
De combien différaient ta fortune et la mienne,
De combien de rivaux je dédaignai les vœux,
Ce qu’un simple soldat pouvait être auprès d’eux ;
Quelle tendre amitié je recevais d’un père !
Je le quittai pourtant pour suivre ta misère ; (acte V, scène III)

Le mari volage accepte de se s'amender en renonçant à la femme qu'il convoite. Mais c'est sans compter sur l'intervention des hommes de main du Prince qui tuent et l'épouse et Clindor. La belle Isabelle apprend qu'elle doit paraître auprès du prince amoureux d'elle.
Le spectacle de l'illusion est achevée, retour à la réalité.
C'est la fin tragique d'une histoire suivie derrière le rideau par Pridamant. Ce dernier, inconsolable, lance ces mots terribles :
« Pridamant
(...)N’attendez pas de moi des plaintes davantage :
La douleur qui se plaint cherche qu’on la soulage ;
La mienne court après son déplorable sort.
Adieu ; je vais mourir, puisque mon fils est mort. » (Acte V, scène 6).

Le théâtre dans le théâtre

Une nouvelle fin funeste ? C'est sans compter sur l'incroyable rebondissement de cette pièce qui conduit à ouvrir le rideau de la scène. Le père n'en croit pas ses yeux lorsqu'il voit les « morts compter de l'argent ». (acte V, scène 6) ; le charme du magicien perdure -t-il ?

Il s'agit en réalité d'une troupe de comédiens qui a fini sa représentation et se paie. Clindor est en effet un comédien, ce qui déconcerte son père. Mais le magicien se lance dans une apologie du théâtre :

Alcandre

Cessez de vous en plaindre. A présent le théâtre
Est en un point si haut que chacun l’idolâtre ;
Et ce que votre temps voyait avec mépris
Est aujourd’hui l’amour de tous les bons esprits, (acte V, scène 6)

Le théâtre dans le théâtre ou lorsque tout est illusion pour le bonheur de tous...

Quittons le baroque pour découvrir un roman plus contemporain, la Petite fille de Monsieur Linh de Philippe Claudel. Ce livre nous fait entrer dans une forme de songe qui repose sur une oscillation entre illusion et réalité savamment entretenue par le point de vue narratif particulier qui évolue au fil de la lecture...


Repères à suivre : l'étude : l'arrivée de Monsieur Linh

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