23 Mai 2011
Anna Karénine ne se trompe pas d'objet d'amour : elle voue une passion absolue à Vronski au point de choisir résolument de vivre dans le déshonneur et la culpabilité, mais le prix à payer est immense...
Repères : thème de la femme : l'étude
L'étude qui vous est proposée concerne l'analyse croisée de deux livres :
- Madame Bovary, roman majeur de Flaubert, publié en 1857,
- Anna Karénine, roman de Tolstoï, publié en 1877, œuvre majeure de l'auteur russe qu'il a récusée au soir de sa vie.
Nous étudierons les quatre angles suivants :
- le portrait physique des héroïnes,
- l'infortune d'un mariage arrangé,
- l'adultère consommé dans un siècle ultra moraliste, -
- le suicide d'une femme perdue.
Découvrons ensemble l'adultère commis par Anna Karénine, après avoir vu la conception de l'amour exprimée par Emma Bovary.
Cette conception de l'amour tranche avec celle de l'héroïne de Tolstoï qui, elle, vit une véritable passion.
Anna Karénine ne se trompe pas d'objet d'amour : c'est bien Vronski qu'elle aime.
Mais cette âme passionnée met dans cette relation un esprit de sacrifice peu commun. Sous ce vocable, elle comprend qu'elle renonce à la tranquillité d'esprit et à la paix pour vivre dans le mensonge, la passion et le déshonneur.
Sur ce dernier point, il est vrai que les amants vont être rapidement en butte aux rumeurs. Enceinte de Vronski, sa situation devient infiniment délicate.
Courageuse, elle décide néanmoins de révéler l'existence de cet adultère à son mari qui, pour éviter le scandale, en profitera pour dicter ses conditions à sa femme : elle ne doit plus revoir Vronski.
Évidemment, cette exigence est impossible à tenir.
Il ne reste plus qu'à envisager le divorce.
Si son mari finit par en accepter le principe qui régulariserait la situation d'Anna et de sa petite fille, c'est l'héroïne qui refuse de divorcer.
Pour quelles raisons étranges n'accepte-t-elle pas l'arrangement qui mettrait fin à ses tourments ?
La passion d'Anna pour Vronski la conduit à refuser toutes les compromissions, elle ne veut rien devoir à son mari à la charité chrétienne enrobée de sécheresse de cœur. Elle est également envahie par un sentiment de culpabilité.
Ce choix radical condamne Anna au scandale et à la solitude qu'elle comble dans les voyages mais qui la rattrape en Russie. Il y a un prix à payer pour vivre cet amour qui transgresse les conventions sociales du XIXe siècle...
Les amants terribles vont finir par se déchirer...
Il s'avère que les héroïnes de Flaubert ou de Tolstoï sont acculées à faire un choix terrible.
Repères à suivre : l'étude : le suicide d'une femme perdue