21 Mai 2011
L'infortune d'Anna Karénine a trait à une vie sans surprise auprès de son mari, haut fonctionnaire de l'administration, fier et froid. Elle réalise l'hypocrisie des rapports entretenus avec son époux et surtout le degré d'étouffement dans lequel il la fait vivre depuis son mariage.
Repères : thème de la femme : l'étude
L'étude qui vous est proposée concerne l'analyse croisée de deux livres :
- Madame Bovary, roman majeur de Flaubert, publié en 1857,
- Anna Karénine, roman de Tolstoï, publié en 1877, œuvre majeure de l'auteur russe qu'il a récusée au soir de sa vie.
Nous étudierons les quatre angles suivants :
- le portrait physique des héroïnes,
- l'infortune d'un mariage arrangé,
- l'adultère consommé dans un siècle ultra moraliste, -
- le suicide d'une femme perdue.
Découvrons ensemble l'infortune d'Anna Karénine après voir vu celle d'Emma Bovary.
Voyons aujourd'hui l'infortune d'Anna Karénine.
Anna Karénine mène une vie sans surprise auprès de son mari, haut fonctionnaire de l'administration, fier et froid. À défaut d'amour, le ménage vit néanmoins en bonne intelligence, l'épouse acceptant de servir de faire-valoir à son mari dans les nombreuses manifestations mondaines où elle est obligée de paraître.
De son côté, ce dernier accorde à son épouse une confiance qui ressemble plus à de l'indifférence, lui concédant une liberté qu'il répugne à contrôler. Comme beaucoup de femmes en mal d'amour, l'affection d'Anna s'est reportée exclusivement sur son fils qu'elle chérit.
L'héroïne mène ainsi une vie brillante qui semble lui convenir jusqu'à sa rencontre avec Vronski.
Anna Karénine réalise alors l'hypocrisie des rapports entretenus avec son époux et surtout le degré d'étouffement dans lequel il la fait vivre depuis son mariage.
"Ils disent : « C’est un homme religieux, moral, honnête, intelligent, » mais ils ne voient pas ce que j’ai vu ; ils ne savent pas que pendant huit ans il a opprimé ma vie, étouffé tout ce qui palpitait en moi ! A-t-il jamais pensé que j’étais une femme vivante, qui avait besoin d’aimer ? Personne ne sait qu’il m’insultait à chaque pas, et qu’il n’en était que plus satisfait de lui-même. N’ai-je pas cherché de toutes mes forces à donner un but à mon existence ? N’ai-je pas fait mon possible pour l’aimer, et, n’ayant pu y réussir, n’ai-je pas cherché à me rattacher à mon fils ? Mais le temps est venu où j’ai compris que je ne pouvais plus me faire d’illusion ! Je vis : ce n’est pas ma faute si Dieu m’a faite ainsi, il me faut respirer et aimer." (3ème partie, chapitre 16)
La situation tristement banale pour l'époque de ces deux femmes aurait pu conduire les héroïnes à se résigner. Mais un événement particulier commun aux deux livres sera l'élément déclencheur du dérèglement de leur vie : un bal leur donnera l'occasion de s'imaginer une autre vie.
Repères à suivre : l'étude : l'adultère