Analyse-Livres & Culture pour tous
5 Juin 2012
Repères : thème du divertissement : introduction générale
Parachèvement de la notion de Montaigne
Dans le prolongement de l'article précédent, le texte qui est présenté aujourd'hui parachève la vision de Montaigne.
La superficialité de l'homme notée chez ce dernier tient à une donnée psychologique, à un sentiment très précis mis en évidence avec une acuité extrême par un auteur du 17ème siècle : Pascal.
Demeurer avec soi-même
Ce besoin d'étourdissement de l'homme résulte d'une peur de se retrouver seul avec soi-même.
L'expérience de la vie montre la parfaite vérité de cette réflexion. Rien n'est plus ardu que de se trouver confronter avec soi-même.
Un morceau d'anthologie à méditer en toutes circonstances :
"C’est pourquoi quand je me suis mis à considérer les diverses agitations des hommes, les périls et les peines où ils s’exposent à la Cour, à la guerre, dans la poursuite de leurs prétentions ambitieuses, d’où naissent tant de querelles, de passions, et d’entreprises périlleuses et funestes ; j’ai souvent dit, que tout le malheur des hommes vient de ne savoir pas se tenir en repos dans une chambre. Un homme qui a assez de bien pour vivre, s’il savait demeurer chez soi, n’en sortirait pas pour aller sur la mer, ou au siège d’une place : et si on ne cherchait simplement qu’à vivre, on aurait peu de besoin de ces occupations si dangereuses.
Mais quand j’y ai regardé de plus près, j’ai trouvé que cet éloignement que les hommes ont du repos, et de demeurer avec eux-mêmes, vient d’une cause bien effective, c’est-à-dire du malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable, que rien ne nous peut consoler, lorsque rien ne nous empêche d’y penser, et que nous ne voyons que nous."
Pensées, Pascal
http://fr.wikisource.org/wiki/Pens%C3%A9es/%C3%89dition_de_Port-Royal/XXVI
Repères à suivre : présentation générale : la beauté du matin (Anna de Noailles)