16 Mai 2012
Le lien sororal
(Repères : thème de la fratrie : l'étude)
La Littérature comprend de nombreuses œuvres sur la fratrie ainsi qu'il l'a été amplement démontré dans les articles précédents. La Gazette Littéraire a donc dû faire un choix -totalement arbitraire- de privilégier les relations non entre un frère et une sœur, ni entre frères, mais exclusivement entre deux sœurs.
La raison tient au fait que le lien sororal fait montre d'une complexité rare qui touche à des éléments particuliers. Précisons-les brièvement.
Il apparaît en premier lieu que la question de l'image détermine nécessairement les relations entre sœurs. Ressemblance ou dissemblance, les comparaisons sont fondatrices d'un lien entre membres féminins d'une fratrie avec son cortège d'affection ou de jalousie.
Par ailleurs, derrière cette problématique physique se cache, en second lieu, une interrogation plus morale. Celle-ci tend en effet à déterminer si l'on revendique une même appartenance ou une identité distincte. Il faut noter également que les relations trop fusionnelles empêchent l'éclosion d'une personnalité authentique ; on est alors dans la confusions et ainsi, dans la souffrance voire même dans la violence.
Dans le prolongement de cette rapide introduction, deux pièces de théâtre illustrent ces deux points de vue. Elles font l'objet de l'étude qui vous sera proposée :
- L'annonce faite à Marie de Claudel, drame joué pour la première fois en 1912 avant de connaître des remaniements successifs jusqu’à sa version définitive pour la scène en 1948,
- Les bonnes de Jean Genêt, pièce mise en scène en 1947 et qui reçut une mauvaise réception du public.
Ces grandes œuvres mettent en scène deux sœurs sous l'angle de la rivalité, pour la première, et de la confusion, pour la seconde.